Europe et énergie


Europe et énergie
6 juillet 2013

Début de vacances...
J'en profite pour vous transmettre ce petit schéma : Europe&NRJ

Il vous montre la très grande hétérogénéité du contexte énergétique en Europe.

Certains éléments devraient nous pousser à nous interroger, surtout en regardant 
les taux de croissance 2012 :
 pourquoi certains pays souffrent déjà plus que d'autres ?




Et qu'en déduire quant à la pertinence des décisionsénergétiques présentes et futures ?

Allez ! decryptons ensemble le schéma
Europe&NRJ !

En haut à gauche, ils n'ont vraiment pas de chance : super carbonés,  peu d'Eolien pour compenser, ni de Nucléaire !
Résultats : ils souffrent : Chypre (c'est une ile !) et Grèce dans la tourmante...
Irlande (ils vont mieux - jusque quand - depuis que leurs salaires ont baissés),
Pays Bas (leur tôt d'embauche CDI s'est cassé la figure en 2011), L'Italie, malgré ces 5 étoiles n'est pas loin du coma.

Les seuls dans ce coin là qui tirent leur épingle du jeu sont ceux qui ont les ressources qu'ils consomment :
du Charbon en Pologne, et en Estonie. .. même si les médias n'y voient goutte !

Le Royaume Uni est proche de cette zone... mais avec Le Comenwealth, la bourse de Londres ...
... et surtout avec les J.O. , ils s'en sorte encore. La question est ... combien de temps ?

Après, à qui le tour ?
Le Portugal et l'Espagne sont plus loin de cette zone... mais si vous regardez bien, ils sont biens carbonés en primaire,
et surtout très fort côté Pétrole primaire (respectivement 53% et 48%). Pas de bol !

Les pays sur fond clairs au milieu de la zone ont peut d'hydroélectrique... pas beaucoup de chance non plus, 
même si ils ont un peu de Nucléaire, ils souffrent (Republique Tchèque, Hongrie).

La Belgique est mieux lotie, la France se protège (Nucléaire), et serait certainement meilleure ...
... avec plus d'efficacité dans sa gestion du mille feuille et une véritable vision... énergétique !
Quant à la Suède, elle est au top (Hydro, Forêts, Nucléaire... et peu de carbone :
avec 5+2+27=34% d'énergie primaire carboné, c'est la première de la classe)

En bas a gauche, l'Autriche s'en sort pas mal grace à son hydro.
Le Danemark, sans hydro et sans Nucléaire s'en sort comme il peu
avec son Eolien qu'il revend à perte et reste très dépendant du Carbone (22+20+41=83%
Attention aux biais introduits pour les petits pays,
comme le Luxembourg (qui importe la moitié de son électricité consommé,
et dont la fiscalité avantageuse attire tous les carbonés des alentours)...

... Alors, malgré l'aveuglement des médias... (on parle de scotomisation)...
 l'Energie et le PIB... ça vous dit plus maintenant ?


Que dire de plus !

La France est aujourd'hui un des pays les moins polluant en CO2 (5 T/hab contre le double en Allemagne),
et un des pays où l'électricité est la moins chère en Europe (150 €/MWh environ, contre le double en Allemagne).
Ses 2 ans de stocks de combustible nucléaire lui permettent à la France de voir venir d'autres risques politiques,
bien mieux qu'avec seulement 90 jours de stocks stratégiques de pétrole ou de gaz,
ses ressources qui devraient être aussi sacrées que les épices les plus précieux (comme le savent les lecteurs de ce site,
10 litres de pétrole, c'est la quantité d'énergie produite par les muscles humains en une année).
Si la France est un des pays les moins fragile d'Europe, cela n'est pas le fruit du hasard, comme l'illustre le schéma ci-dessus,
mais est d'abord dû
à une décision prise en son temps par le Général de Gaulle et poursuivie par ses successeurs.
Malgré cela, notre déficit commercial énergétique est de 70 milliards d'Euros, l'équivalent de notre endettement annuel,
car le pétrole et le gaz compte encore pour les 2/3 de notre consommation d'énergie finale (52% en énergie primaire).

Afin d'éloigner le spectre des catastrophes économiques que vivent en particulier les états du Sud de l'Europe,
il nous faut continuer à progresser, en particulier en matière d'isolation thermique des bâtiments,
et dans le domaine des transports, ces 2 domaines pesant 70% de nos consommations, donc de notre dette.
Nos enfants nous maudiront si nous ne prenons pas les bonnes décisions.

Les investissements en matière énergétique sont très capitalistique et requierent des durées longues,
incompatibles avec des décisions prises en amateur ou sous le coup d'émotions ou de croyances néfastes.
Ne nous y trompons pas, ces décisions sont difficiles à prendre car elle touche en tout premier lieu...
... notre mode de vie, celui dont nous sommes les plus rétifs à vouloir faire évoluer.
Ses décisions touchent en effet les domaine des biens de  consommation, la voiture en particulier mais pas seulement,
et tous les domaines où notre comportement est le plus mimétique, et fait donc preuve d'un recul minimal.
Les prises de conscience des risques, dans ces circonstances, ont de forte chance de ne se produire uniquement
que lorsque les pays les moins bien dotés par la géologie et l'histoire rencontreront vivront les drames les plus forts.
Quand à l'identification des causes, les lecteurs de ce site savent qu'elle a peu de chance de se produire tout court,
car elle nécessiterait une culture, et une volonté d'éducation, lesquelles sont très absentes de notre espace médiatique.
Les plus lucides sont de toute manière condamnés à vivre dans le même bateau que tout le monde,
en espérant éclairer de leur mieux leurs voisins immédiats, afin que tous et chacun s'en sorte "au mieux".