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Ça sent le gaz !


Ça sent le gaz !
13/10/2013

Le gaz est-il notre planche de salut ?


Une éude du Sénat nous résume le contexte
(extraits)

La Russie est le premier fournisseur de gaz naturel des Vingt-sept  
(40 % des importations, soit 19 % de la consommation totale de gaz de l'UE)
et le deuxième fournisseur de pétrole  
(20 % des importations, soit 16 % de la consommation 
totale de pétrole de l'UE).
-
La dépendance énergétique à l'égard de la Russie varie cependant fortement entre les pays :
 Slovaquie ou les Pays Baltes(et d'autres 
pays d'Europe centrale ou orientale) : 100% .
la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37 % en Allemagne et en Italie et 24 % en France.
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Cette dépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de la Russie devrait fortement s'accroître :
70 % des besoins d'ici 20 à 30 ans, contre 50 % aujourd'hui.
-
C'est surtout la dépendance en matière de gaz qui devrait augmenter dans les prochaines décennies,
compte tenu de la hausse de la consommation dans l'Union européenne et de l'épuisement du gisement gazier en Mer du Nord.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, la demande européenne de gaz devrait augmenter de 50 % d'ici 2020 et,
selon le ministère russe de l'énergie, la Russie pourrait fournir 70 % du gaz importé par les pays européens (contre 40 % aujourd'hui).

D'autres questions se posent alors : d'ou vient le gaz ?
Natural Gas Reserves (in trillion cubic meters : Europe = 5700 Gm3). Source: BP World Energy Statistical Review 2012



Quelques chiffres pour s'y retrouver...

Quelle quantité Gazprom fournit-il à l'UE ?
Gazprom fournit à l'UE queques 150 Gm3/an (150 milliards de m3 par an),
dont dans l'ordre décroissant : 34 Gm3/an à l'Allemagne,  26 à la Turquie, 17 à l'Italie, 10 à la Pologne, 10 à la France,
 et 8 au Royaume Uni. Avec 3 Gm3/an, la Grèce arrive en 13ème position.

Comme indiqué plus haut, le Gaz de l'UE vient à 40% de la Russie (société Gazprom)
Ces 150 Gm3/an représentent 40%, sur un total importé de l'UE de 375 Gm3/an,
soit 4100 milliards de kWh/an, soit 4100 TWh.
La France importe pour sa part 10 Gm3/an de Gazprom, soit environ 100 TWh/an,
sur les 550 TWh de gaz qu'elle importe, soit 15-20 % de son gaz environ.

La France consomme 40 Mtep de gaz naturel en énergie primaire (30 Mtep en énergie finale)
(Pétrole : 
80  primaire, 66 finale;  Renouvelable - surtout hydro - 16 primaire, 14 finale ;
Charbon : 10 primaire, 6 finale, Electricité : 115 primaire, 40 finale)

Avec 1 TWh ≈ 86 000 tep (1 tep ≈ 11,6 MWh), nos 40 Mtep deviennent 465 TWh

Combien coute le gaz ?
Le gaz est fourni par Gazprom à l'UE pour 400 $ / 1000 m3, ce qui équivaut à 30 € / MWh
(avec 1€ à 1.3 $, sachant que 1 m3 de gaz fournit 11 kWh)
Il faut savoir que le Japon est quant à lui fournit à 50 € /MWh (demande forte depuis Fukushima)

Quelle facture de gaz ?
La France importe donc 100 TWh à Gazprom pour environ 100 TWh x 10^6 x 30 €/MWh = 3 G€ environ
(milliards d'Euros)
sur une note annuelle de Gaz d'environ 14 G€, contre 55 G€ de pétrole, et 2 G€ de charbon,
pour une facture énergétique totale de 69 milliard d'Euros

Quelques données sur les Gazoduc ...
South Stream sera un gazoduc de 2380 km, dont 900 km offshore, et coutera 25 G€. Sa capacité sera de 63 Gm3/an
North Stream à un diamètre de 1m42. Le gaz y est transporté à 100 Atm.



Allons plus loin...

Le Gaz vient d'Asie...
Le gaz vient de la Russie, et aussi de l'Asie centrale, ou directement, ou via la Russie.
Il vient de moins en moins de L'Europe du Nord

...Et nous ne sommes pas seul
La Chine est elle aussi de plus en plus intéressé par le pétrole de l'Asie centrale.

Que se passe-t-il ?
La Russie et l'Europe cherche à minimiser l'impact des relations difficiles entre la Russie et l'Ukraine,
en particulier suite à la rupture d'approvisionnement gaz via l'Ukraine qui s'est produite en Europe du 9 janvier au 22 janvier 2009.
A moyen terme, l'Europe (et les Etats-Unis) cherche à se dégager de l'emprise de la Russie sur les approvisionnements de l'UE.
Le gazoduc Trans-Adriatic Pipeline (TAP) qui fournira à l'EU du gaz en provenance de la mer Caspienne dès 2018,  illustre cette tendance.
La Russie, de son côté, cherche à contrôler les approvisionnements vers l'UE, y compris pour le gaz provenant d'Asie.
Le succès du projet South Stream (Gazprom, ENI), qui a fait capoter le p
rojet Nabucco durant l'été 2013,
 illustre cette tendance, comme il illustre également l'absence de politique énergétique européenne commune.


Une carte illustre mieux qu'un grand discours :



Au Nord, un projet de gazoduc (North Stream) a été inauguré fin 2011 (1er partie) et fin 2012 (2ème partie)..
Il relie rectement la Russie à l'Allemagne et contentera nos voisons d'outre-Rhin,
qui se désengage du Nucléaire... pendant qu'en Russie, des projets Nucléaires repartent de plus belle...
... tout en ayant à l'Esprit, comme le dit Poutine lui-même...que le gaz Russe doit subvenir en priorité aux besoins.. des Russes !

Plus au sud de l'UE, loin des gazoducs comme en Espagne, le gaz des méthaniers peut venir en soutien de l'énergie éolienne et plus encore...

Et pendant ce temps... la Chine pousse ses pions ...

Aux Etats-Unis, le gaz de schiste révolutionne le marché, en faisant considérablement chuter les prix du gaz (divisé par 4 en 6 ans)
Les réserves de gaz de schiste se trouvent concentrées dans 6 pays : Chine, Argentine, Algérie, Etats-Unis, Canada, et Mexique.
Seuls les Etats-Unis et le Canada l'exploite à des fins commerciales.
En Europe, les résultats décevants de l'exploration des roches de schiste en Pologne n'ayant pas comblés toutes les attentes,
certains acteurs (ex : ExxonMobil),  ont abandonné l'exploration, mais d'autres (Conoco Philips) ont débuté l'exploitation.


Les réserves de pétrole de schiste quant à elles se trouvent concentrées dans 5 pays : Russie, Etats-Unis, Chine, Argentine, et Libye.  
Ces découvertes ne semble pas impacter significativement la survenue du pic pétrolier (2020 +- 5 ans).
La quantité estimée permet de repousser le pic de quelques années (5 ans), et nos politiques ne savent plus à quel saint se vouer.
Cette "fossilisation" des points de vue, risque de rapprocher dans le temps les risques énergétiques, écologiques et climatiques.
 
De là à penser qu'il y a de l'eau dans le gaz !



Récapitulons...

La taille du gâteau décroit a terme... et notre part du gâteau également...
Les fortes tensions visibles sur le marché du gaz, en pleine mutation,
 laisse présager un impact tant sur la volatilité des prix du gaz en Europe,

que sur la disponibilité du gaz lui-même.


Plus généralement, le monde est en train de bruler ses dernières cartouches fossiles...
Ne nous y trompons pas, il ne s'agit pas de nier l'existance de réserves, qui restent encore très importantes,
(nous n'avonsen effet brulé "que la moitié" des ressources fossiles planétaires)
mais de rythme de consommation... et donc de croissance !

La doctrine économique actuelle impose que nous consommions de l'énergie fossicle de manière croissante,
ce qui est tout simplement une impossibilité physique.  Il va donc falloir passer à autre chose....

mais le monde n'est pas prêt à passer à autre chose, qu'il s'agisse du monde dans son ensemble...
ou de mon voisin de palier qui a bien d'autres soucis en tête, tout en restant sur des positions obsolètes.
NOTRE PROCESSEUR INDIVIDUEL (notre cerveau) EST TROP PETIT POUR VOIR CELA.

Il faudrait voir et penser collectif !
Mais comme ni les politiques, ni les médias n'ont le courage d'évoquer le sujet de manière pertinente et appaisée
(il ne s'agit pas d'un combat de chiffonniers mais de notre avenir), la probabilité qu'un certain chaos
préside dans un temps proche et indéterminé au retour à l'équilibre du système est des plus probable,
car n
otre écoute du passé comme notre vision du futur sont asphixiées.

Celui qui oublie l'histoire, est condamné à la voir se recommencer.
Quant au futur, il n'y a pas de vent favorable au navire qui ne sait ou il va.