L'état des connaissances
Les éléments relatifs
au changement climatique, à son explication, à ses conséquences
et
aux manières d'y faire face donnent lieu à une synthèse au niveau
international.
Plusieurs milliers de chercheurs de toutes les
disciplines sont impliqués.
L'organisme qui effectue cette synthèse est le
GIEC.
GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat), alias IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change)
Liens directs :
Site du GIEC (IPCC), nombreux liens : ici - Le rapport du GIEC en Français : ici
Exemple de travaux (Climate Change 2001: Working Group I: The Scientific Basis) : ici
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L'article qui
suit résume l'état des connaissances en ce début d'année 2011.
Le
GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat),
alias IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) :
-
est
une institution onusienne dont les membres sont les pays (1 voix par
pays), et dont le rôle est "d'expertiser l'information
scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque
de changement climatique provoqué par l'homme". Cette
institution est née en 1987, il y a plus de 20 ans, sur proposition
du G7 et de l' Organisation Météorologique Mondiale (WMO) et du
Programme pour l' Environnement des Nations Unies (UNEP).
-
est
un organisme qui effectue une évaluation et une synthèse des
travaux de recherche menés dans les laboratoires du monde entier :
il effectue une sorte de revue de presse très organisée sur des
articles scientifiques (ni essais, ni vulgarisation donc) relatifs à
la question de l'influence de l'homme sur le climat.
-
En
AG, le GIEC donne le programme des travaux, sollicite des experts
auprès des pays membres (plusieurs centaines de rédacteurs), qui
compilent les travaux de plusieurs milliers de chercheurs.
Après
plusieurs aller-retours formalisés, les documents du GIEC, dont
l'objet est de proposer une synthèse des connaissances
scientifiques, sont approuvés en AG. A ce jour, toutes les
publications officielles du GIEC ont été approuvées à
l'unanimité par les pays représentés, y compris les points qui
font encore débat .
-
Il
est organisé en 3 groupes, chargés d'apporter des éclaircissements
sur 3 aspects du climat :
-
Le
groupe 1 étudie les publications qui portent sur le
fonctionnement du climat et les variations climatiques passées ou
à venir ; donc sur le « Qu'est-ce qui change dans notre
climat et comment ? »
-
Le
groupe 2 étudie les publications qui portent sur la
vulnérabilité de la biosphère et de notre système
socio-économique face aux risques du changement climatique ; donc
sur le « Qu'est-ce qui risque de nous arriver ? »
- Le
groupe 3 étudie les publications sur les scénarios
d'émission de gaz à effet de serre et la manière de les réduire
; donc sur le « Comment faire pour éviter le pire ? »
-
Les
conclusions de ces rapports sont pour le moment les suivantes :
- La
concentration de l'atmosphère en CO2 est plus élevée qu'elle ne
l'a été sur les 650.000 dernières années,
- Cette
augmentation va entraîner un changement climatique. Une des
caractéristiques de ce changement sera une augmentation de la
température moyenne de la planète au niveau du sol.
- L'ampleur
de ce réchauffement demeure un objet de débat.
-
Ces conclusions sont cependant contredites par un certains nombre de scientifiques.
Les arguments des climatosceptiques sont forts :
- les données du GIEC (points entourés dans le graphique ci-dessous) sont incomplètes. Le CO2 a eu dans le passé des taux bien plus élevés qu'aujourd'hui. De plus, le cycle de vie du CO2 est un phénomène complexe dont l'analyse est encore balbutiante.

- la correlation
température - taux de CO2 est très faible, mais
la correlation température avec les cycles du soleil
est forte, voir ici :

-
Que conclure ?
- la température moyenne de notre
planète augmente, et c'est un point sur lequel thèse
officielle et climatosceptique s'entendent
- le taux de CO2 augmente également.
- Les causes de l'augmentation récente de température n'est pas en revanche l'objet d'un consensus : Soleil ou CO2 ?

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En ce qui concerne les conclusions du GIEC, la tendance est claire :
GIEC (1990)
Aperçu
général des sciences du changement climatique, discussion sur les
évidences et incertitudes du réchauffement.
GIEC (1995)
“La balance
d’évidences suggère une influence humaine discernable sur le
climat global.”
GIEC (2001)
“La plupart
du réchauffement des 50 dernières années
est probablement (>66%)
attribuable aux activités humaines.”
GIEC
(2007)
“Le réchauffement est sans équivoque, et l’essentiel du
réchauffement des 50 dernières années
est très probablement
(>90%) due à l’augmentation observée de la concentration des
gaz à effet de serre.”
Vous noterez la prudence du GIEC sur ces différents points
En résumé, les
réponses apportées par le GIEC sont en 2010 les suivantes :
-
La concentration de
gaz à effet de serre augmente-t-elle ? La réponse est oui de
manière certaine.
-
Si oui, cette
augmentation est-elle due à l'homme ? Ce point ne fait quasiment
plus débat, la réponse est oui de manière quasi certaine.
Ainsi, dès le début
2001, le rapport du GIEC expose qu'aucun des modèles climatiques
actuellement utilisés ne sait reproduire la hausse des températures
sur la deuxième moitié du 20è siècle sans faire intervenir les
émissions d'origine humaine de gaz à effet de serre. Ce
dernier point ne fait pas consensus dans la communauté
scientifique, car les climatosceptiques expliquent ces variations
à partir des cycles solaires.
-
Si oui, cette
augmentation va-t-elle entraîner un changement climatique ? La
réponse est oui de manière certaine. Ce
point ne fait pas consensus dans la communauté scientifique, car
les climatosceptiques, sans nier l'augmentation de température
actuelle et le changement climatique qui s'annonce, ne la lie pas
expressement à une cause humaine. Selon eux, de telles
variations ont déjà eu lieu dans le passé.
-
Si oui, ce changement
va t-il être important et entraîner des conséquences importantes ?
Le niveau d'impact est
encore l'objet de débat au sein de la communauté scientifique, car
les données ne sont pas encore suffisantes pour y répondre avec
certitude. Les tendances qui se dégagent dès aujourd'hui sont
cependant les suivantes :
-
Si les
concentrations sont maintenues à leur niveau actuel (ce qui implique un arrêt de la croissance), un
réchauffement moyen inexorable de 0,6°C se produira d'ici 2100.
-
Si les
concentrations croissent selon le scénario « Business as
usual » (poursuite de la croissance actuelle) , le réchauffement atteindra d'ici 2100 les 2,8°C en
moyenne, soit de 3,5°C dans les régions continentales, et 7°C en
Arctique
-
Il y a environ 125
000 ans, les régions polaires étaient significativement plus
chaudes qu'aujourd'hui (de 3 à 5°C), et la réduction du volume
des glaces polaires a induit une élévation du niveau des mers de
4 à 6 m.
- Ces scénarios ne font pas consensus dans la communauté scientifique.
-
Donc, faut-il agir ?
Les hommes politiques n'ont pas attendu 2010 pour agir. Le GIEC est
né en 1987, les accord de Kyoto datent de 1997, la taxe anti-carbone en France était prévue en 2010.
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Pour
sauvegarder notre mode de vie et les générations futures,
il nous faut
désormais agir, chacun à notre niveau.
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