Scénario pour 2042
Au commencement était l'énergie... puis vint Lavoisier (Un Franchouillard bien de chez nous).
Lavoisier dit : "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme !". Et il en fut ainsi.
Et l'homme, qui ne savait pas créer, mais qui savait transformer commença à creuser, et à pomper.
Il pompa, pompa. L'épice jaillit de la dune : l'or gris, puis noir ! Plétore d'énergie. Hourrah !
Avec du pétrole (mais aussi du gaz et du charbon),
des machines à vapeur firent quelque chose comme :
CH4 + 2 O2 => CO2 + 2 H2O + chaleur
(transformer en brulant dans l'oxygène des alcanes - du pétrole, du gaz ou du charbon -
en vapeur d'eau, en gaz carbonique, et beaucoup de chaleur !)
Cette chaleur utilisée telle quelle ou par d'autres machines
commença à travailler à la place des hommes, et ce fut la fin de l'esclavage.
Moins besoin de faire, donc : durée du travail réduite, plus de congés, de RTT, moins d'heures par semaine.
Du temps libre pour que les jeunes étudient,
du temps libre pour que les anciens se reposent,
du temps libre pour soigner les très anciens encore là,
et le temps restant pour gérer, se distraire, voyager,
et gérer la gestion, les distractions et les voyages.
Plus d'énergie pour transporter, et donc faire faire là où le coût du travail est encore moins cher,
et le temps restant pour gérer, soigner, se distraire...et voyager.
Plus d'énergie pour fabriquer des machines (les ordinateurs)
qui gèrent des machines, de la matière, des distractions, beaucoup de voyages et des hommes.
Et ceux qui ne font pas partie des derniers à travailler la matière,
qui ne gèrent pas, qui n'étudient pas, et qui ne sont pas
à la retraite ou malades ... sont au chômage.
Et tout ceux qui comptent, qui misent et qui parient
sur le travail de ceux qui gèrent le travail de ceux qui travaillent ailleurs...gagnent !
Beaucoup. Au départ.
Puis vint la pénurie d'énergie.
Moins de babioles, de distractions, de voyages.
Moins de gestions des babioles, des distractions et des voyages...moins de viande aussi.
Economiser l'énergie qui reste. La capter, la fabriquer autrement, avec un minimum de machines et d'énergie.
Il faut beaucoup d'hommes pour remplacer les machines sans énergies,
et beaucoup de formation pour leur apprendre à faire ce que faisaient les machines.
Des hommes plus proches de la matière, de la terre, loin des banlieues devenues vides, et très peu de chevaux.
Des hommes plus proches des hommes dans leur tête
et qui travaillent ensemble pour sauver les meubles, la maison, les jeunes, les moins jeunes... et le monde.
|