Pompe à chaleur (PAC)
10/05/2014
Pompe à chaleur (PAC) - intérêt
Une PAC est une machine thermique qui
produit de la chaleur ou du froid dont on a besoin (Q), à partir :
- de chaleur ou de froid que l'on
prend gratuitement dans l'environnement : Qg
- et d'un surcroît d'énergie W
(électrique, mécanique..) que l'on fournit à la machine

Ici, une pompe à chaleur géothermique
Vitocal 300-G de Viessmann, dans la gamme de 20 à 120 kW, pouvant
alimenter en eau chaude pour le chauffage et l'ECS une petite
copropriété d'une quinzaine d'appartements.
Quel intérêt ?
Le gros intérêt, est
qu'avec 1 kWh d’électricité,
nous récupérons 3 kWh de
chaud avec une PAC, au lieu d'1 kWh sans PAC (COP=3).
Pour avoir 300 € de
chauffage, nous ne payons que 100 € !
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En résumé, pourquoi ça marche ?
Une video pour comprendre
globalement le sujet
Pompe à chaleur,
démonstration
Poursuivons
notre petite explication
... Supposons que nous ayons besoins de
chauffer une pièce.
Avec un simple radiateur, nous fournissons par
exemple une énergie électrique W, que nous payons,
et le radiateur
électrique transforme cette énergie en chaleur Q.
Comme rien ne se perd et rien ne
crée... nous avons Q=W
Avec une pompe à chaleur, la chaleur Q
dont nous avons besoin provient :
1) en partie de l'énergie électrique
W fournie à la fameuse machine thermique
2) en partie de l'énergie Qg que la
machine capte dans l'environnement
Comme rien ne se perd et rien ne
crée... nous avons Q=W+Qg
Grâce à cette machine thermique, nous
n'avons payé qu'une partie de ce dont nous avons besoin,
et l'autre
partie nous est fournie gratuitement dans notre environnement
immédiat.
Cette énergie gratuite provient de
l'environnement qui nous donne ses calories, et donc que nous
«refroidissons» . Il peut s'agir :
de l'air ambiant (nous prenons de
l'air, que nous restituons plus froid),

de l'eau d'une nappe phréatique
(nous prenons de l'eau à un endroit,
pour la restituer, plus
froide, un peu plus loin),

du sol (une sonde dans laquelle
circule de l'eau glycolée
vient prendre des calories dans le sol
qui se refroidit)
Ces images sont issues de ce site et de ce site
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Si nous appelons
COefficient de Performance (COP)
le ratio entre ce que nous avons et
ce que nous payons, nous avons :
dans le cas du radiateur : COP =
Q/W = W/W = 1
dans le cas d'un radiateur
alimentée par la machine thermique :
COP = Q/W = (W+Qg)/W = 1+Qg/W
qui est donc supérieur à 1.
En général ce ratio est d'environ 3.
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Cela signifie qu'avec 1 kWh
d’électricité,
nous récupérons 3 kWh de chaud au lieu d'un seul
avec le radiateur.
Voilà l'intérêt : nous avons divisé notre
facture par 3 !
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D’où vient ce
miracle ? Un peu d'Histoire.
En fait, ce miracle n'est
pas venu tout seul, mais est la conséquence des progrès d'une
science qu'on appelle la thermodynamique, de thermo (la chaleur) et
de dynamique (du mouvement).
Il s'agit donc de la science
des machines thermique.
Comme le Monsieur Jourdain
de Molière, nous utilisons sans le savoir beaucoup de machines
thermique.
- Notre voiture, notre
moto, notre scooter, sont équipées d'un moteur, qui est une
machine thermique.
- Les trains à vapeur
- Notre réfrigérateur,
notre congélateur, sont aussi des machines thermiques
- Si nous utilisons une
climatisation, nous utilisons aussi une machine thermique
- Quand nous prenons du
courant à une prise électrique, il faut savoir que celui-ci est
produit en grande partie par une centrale thermique (au gaz, au
charbon, nucléaire ou solaire), grâce à une machine à vapeur,
qui est une gigantesque machine thermique.
- D'autres centrales
solaires fonctionnent avec des moteurs Stirling qui sont des
machines thermiques
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Tous ces moteurs
et machines thermiques fonctionnent selon des principes proches.
Toutes
utilisent des notions de cycles thermiques,
comme le cycle de Carnot, de Joule, de Beau de Rochas,
de Otto, de
Diesel, de Rankine, de Hirn, de Hampson-Linde, de Stirling, de Carré.
Sadi Carnot, ancien élève de l'École polytechnique
et du Conservatoire national des arts et métiers,
physicien, fondateur de la thermodynamique. Tous les moteurs
thermiques , les centrales énergétiques,
les automobiles, les
moteurs à réaction suivent ses principes.
Les chercheurs et
Ingénieurs qui les ont mis au point leur ayant laissé quelquefois
leur noms,
tels Sadi Carnot, James Prescott Joule, Alphonse Eugène
Beau, Nikolaus Otto, Rudolf Diesel,
William John Macquorn Rankine,
William Hampson, Carl von Linde, Robert Stirling, John Gorrie,
James
Harrison, Ferdinand Carré, Charles Tellier, David Boyle...
Certain de ces
cycles concernent des machines qui fournissent une force mécanique
(un travail)
à partir de chaleur. On parle de cycles moteurs :
Joule, Ericsson, Stirling, Beau de Rochas ou Otto (nos voiture à
essence), Diesel (nos voiture gazole)...
Ci-dessous un cycle moteur tiré de ce site
(remarquez que les flèches tournent dans le sens des aiguilles d'une montre sur le schéma)
Voilà un aperçu de cours sur ces cycles thermodynamiques, la
plupart moteurs,
du plus simple au plus complexe (cours niveau BAC+2)
: lien 1, lien 2, lien 3
D'autres cycles
concernent des machines qui fournissent de la chaleur à partir d'une
force mécanique.
On parle de cycles inverses (Joule inverse,
Stirling inverse, cycle frigorifique de Carnot, Linde,
cycles à
sorption...). Ce sont ceux-là qui nous intéressent ici : les cycles frigorifiques.
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Le cycle frigorifique
Le cycle thermique dont il est
question dans les PAC ou les réfrigérateurs est un cycle fermé,
directement
issus des travaux successifs de Carnot, Oliver Evans, John Gorrie,
et
James Harrison (première machine mécanique à fabriquer de la glace
fonctionna en 1851).
On appelle ce cycle un cycle frigorifique.
Rmarquez sur les schémas P=f(V) et T=f(S) que le cycle, en prenant le sens des numéros croissant,
tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, l'inverse des cycles moteurs :
ils consomment de l'énergie mécanique.
Il existe un autre schéma de cycle, P=f(H), qui sera vu plus bas.
On joués un rôle
important dans l'invention et la mise au point
tant des fondations théoriques que des premières applications pratiques :
Nicolas Léonard
Sadi Carnot (français, 1796-1832), père des principes de
base de la thermodynamique.
Oliver Evans
(americain, 1755-1819), inventeur de machines à vapeur à haute
pression,
John Gorrie
(americain, 1802-1855), père de la réfrigération et du
conditionnement d'air :
première machine frigorifique à air,
James Harrison
(écossais, Australie, 1816-1893), pionnier dans les techniques de
réfrigération.
On lui doit en 1851 la première machine mécanique
à fabriquer de la glace.
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Comment ça marche ?
Normalement, la chaleur
s'écoule d'un milieu chaud, qui se refroidit, vers un milieu froid,
qui se réchauffe.
A la fin, on a un
équilibre, et les 2 milieux sont à la même température.
C'est ce qui se produit
quand nous refroidissons notre soupe brûlante avec un peu de lait
froid,
ou lorsque nous
refroidissons notre apéritif avec des glaçons.
C'est aussi ce qui se
produit par exemple à travers nos fenêtres l'hiver :
la chaleur s'écoule de
notre logement vers l'extérieur.
Mais en disposant d'un peu
d'énergie, comme de l'électricité,
et d'une machine
frigorifique qui contient un fluide particulier,
on peut inverser le
cours du flux de chaleur,
et pomper de la chaleur
d'un milieu froid, qui va encore plus se refroidir,
et l'apporter à un milieu
chaud, qui va se réchauffer. C'est le principe d'une pompe à
chaleur.
Commençons
par une petite video pédagogique
Pompe à chaleur
fonctionnement thermodynamique
Tout
le principe de la pompe à chaleur (PAC), tient au fait qu'à
l'intérieur,
un
fluide, grâce au peu d'énergie qu'on lui apporte, parcourt un cycle
frigorifique,
et en
retour, ce cycle redonne plus d'énergie, sous forme de chaleur, que
l'on en a donné au départ !
Le cycle frigorifique
est un cycle thermodynamique, et donc une suite de transformations
successives
qui part d'un système initial, qui se transforme par
étapes, et qui revient finalement à son état initial.
Puis le
cycle recommence.
Au cours du cycle,
le cœur du système (un composant chimique sous forme de fluide)
voit son état varier (sa température, sa pression, son volume, son
état de vapeur ou de liquide ...) et durant tout ce temps, du cycle,
le système échange de l'énergie avec l'extérieur, sous forme de
travail ou de transfert thermique (chaleur ou froid).
C'est par exemple
comme cela que fonctionne votre réfrigérateur !
A
l'intérieur du frigo, on trouve un circuit dans lequel se trouve un
composant :
un fluide frigorigène
sans impact sur la couche d'ozone.

Ce fluide frigorigène subit dans
notre frigo (ou dans une pompe à chaleur) un cycle de 4 étapes.
Il est
successivement comprimé, condensé, détendu et évaporé, puis le
cycle recommence :
compression, condensation, détente, évaporation,
etc.
Ce cycle permet
d'abaisser la température d'un milieu relativement froid
comme
l'intérieur de notre frigo (la source froide)
et simultanément
d'augmenter la température d'un autre milieu relativement chaud
comme l'arrière de notre frigo (la source chaude)
au moyen d'une
dépense d'énergie mécanique (le compresseur de notre frigo,
alimenté à l'électricité).
Un réfrigérateur
ou une pompe à chaleur fonctionne exactement de la même manière.
La seule
différence, c'est que pour un frigo, on s’intéresse au froid
produit dans le frigo,
et pas à la chaleur produite derrière le
frigo.
Alors que dans une pompe à chaleur, on s’intéresse au
chaud qu'elle produit,
et pas du tout au froid qu'elle évacue à
l'extérieur.
D'ailleurs, il
existe aussi des PAC réversibles, qui permettent de refroidir son
logement durant l'été !
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Le fluide frigorigène
Quels sont les fluides
qui permettent ce petit miracle ?
Aujourd'hui, les
fluides frigorigènes courant sont des dérivés halogénés de
l'éthane :
R125, ou
HFC-125, ou pentafluoroéthane, de formule CF3-CF2H
R134a ou
HFC-134a, ou tétrafluoroéthane, de formule CF3-CH2F
R32, ou
difluorométhane, de formule CH2F2
ou le R407C,
mélange de R134a (52 %), de R125 (25 %) et de R32 (23 %)
ou le R410A,
mélange de R125 (50 %) et de R32 (50 %)
ici, l'interdit,
dérivé du methane et chloré, vesus
l'autorisé, dérivé de l'éthane et
fluoré
Aujourd'hui,
les Fréons, dérivés chlorés du méthane et destructeurs de la
couche d'ozone, sont tous interdit.
Ce fut le cas notamment des Fréon
R11 (trichlorofluorométhane, CCl3F),
Fréon R12
(dichlorodifluorométhane, CCl2F2), ou le Fréon R13
(chlorotrifluorométhane, CclF3).
Cela est aussi
le cas du R22 (chlorodifluorométhane, CHClF2),
déjà interdit dans
le neuf et qui sera interdit totalement dans l'UE le 31/12/2014.
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Dans le détail, comment ça marche une PAC ?
Dans le détail,
un schéma valant souvent mieux qu'un long discours, voilà comment
ça marche :
Pour en savoir
plus sur le cycle frigorifique... il faut faire un peu de
thermodynamique...
Commençons par regarder
cette petite video :
Le circuit frigorifique
La figure ci
dessous illustre le cycle frigorifique parcouru par le fluide
frigorigène d'un frigo ou d'une PAC.

Dans la phase de
compression, le fluide est comprimé jusqu'à une pression de 9 bars
Le compresseur
assure durant tout le cycle la circulation du fluide en poussant
celui-ci dans le circuit.
Suit ensuite la
phase de refroidissement (de-surchauffe)
sous l'effet de l'échange
avec le circuit des radiateurs qui prend la chaleur du fluide.
Ensuite apparaît
la phase de condensation à 9 bars et 35,5 °C:
le fluide continue à
céder des calories et une première goutte de liquide apparaît,
puis le fluide à l'état de vapeur devient de plus en plus liquide,
jusqu'à croiser de nouveau la courbe de condensation où la dernière
bulle de vapeur disparaît.
Le fluide est
alors complètement liquide, toujours à 9 bars et 35,5°C,
et
continue à se refroidir (sous refroidissement).
Ensuite, le fluide
est détendu en passant par exemple dans un petit capillaire,
jusqu'à
atteindre une pression de 2 bar.
En ce détendant, une partie du
fluide est transformé en vapeur.
A la fin de la détente, on se
retrouve en présence d'un fluide a l'état de liquide et de
vapeur
(un peu comme en ouvrant un peu trop rapidement une cocotte
minute,
on condense l'eau qui était au préalable à pression et
température plus élevée).
Enfin, le fluide
frigorigène, à -10°C, est au contact d'une source plus chaude que
lui (l'intérieur de frigo),
et s'évapore, jusqu'à rencontrer la
courbe de saturation où la dernière goutte de liquide disparaît.
En continuant à
s'échauffer (surchauffe), sa température augmente,
et le fluide
retourne au compresseur pour débuter un nouveau cycle.
* * *
Ce
cycle est représenté ci-dessous sur un diagramme de Mollier,
sur lequel figure
la courbe de saturation du fluide,
en fonction de la pression qu'il
subit et de son enthalpie,
c'est à dire à pression constante la
quantité de chaleur
qu'il peut échanger avec l'extérieur,
directement en kJ par kg de
fluide.
* * *
Cours de
thermodynamique
Le présent site
n'a pas vocation a approfondir le savoir,
mais seulement à
l'illustrer au travers de calculs simples,
trouvés quand cela est
possible dans les exemples qui se rapproche de notre quotidien.
Aussi, pour en
savoir plus, je vous invite à parcourir l'excellent cours en ligne d'auto
formation
Les cours en ligne
sur internet, tels que l'e-learning de ce site vous permettrons de
mieux comprendre le sujet.
Ici, il s'agit des
cours en lignes de Mines Paris Tech, disponibles par exemple ici
Sur internet, il
existe aussi des MOOC (Massive Open Online Courses),
comme il en
existe au CNAM à condition de vous y inscrire.
Les cours du CNAM peuvent donc aussi se suivre sur internet !
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Cas concret : dimensionnement pour une petite copropriété
Pour une vision
synthétique de l'ensemble est résumée dans la planche que j'ai
réalisée ci-dessous :
J'ai
ici pris la puissance thermique dont a besoin notre copropriété de
16 appartements,
soit un besoin évalué à 120
kW de puissance thermique.
Une PAC de 90 kW
avec un COP de 4 (les standards communs en 2013) suffit à combler
les besoins.
La facture
correspond uniquement à la fourniture d'énergie mécanique au
compresseur (donc in fine sous forme électrique),
soit une puissance
de 30 kW, contre nos 120 kW de départ, soit 4 fois moins de
puissance consommée, et autant d'énergie.
On peut espérer réduire
la facture d'un facteur 4, au ratio des sources énergétique près.
Avec
un fuel à 0,09 €/kWh, et de l'électricité à 0,12 €/kWh, on
baisse la facture d'un facteur 4x9/12 = 3 !
En revanche, comme
vous le voyez dans le calcul sur le schéma,
le nombre de sondes
géothermiques qui seraient nécessaires est important,
et nécessite
une place et une puissance d'investissement qui peut faire reculer,
même si l'énergie nécessaire au fonctionnement est singulièrement
diminuée.
Toutes les
économies se mesurent bien sûr... et ensuite, c'est souvent une
histoire d'habitudes,
de craintes et de contraintes, de tempo (on est
plus ou moins pressé),
de stratégie (augmentation de la valeur du
bien ou investissement à minima)...
bref, une histoire de goût et
de couleur, et les goûts et les couleurs...
ça se décide à la
majorité qualifiée en assemblée générale !
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Video d'animation, avec arrêts sur image
Une video fort
bien faite, qui prend comme base la PAC air/eau de Danfoss : DHP-AX
Il s'agit d'une
PAC de faible puissance, d'environ 10 kW,
suffisante pour les besoins
en chauffage et ecs d'une habitation individuelle.
Sur youtube,
Danfoss air/water heat pump DHP-AX - How works?
La
même video, sur vimeo
Pour vous aider à suivre cette video sans commentaires...
une vision image
par image... avec les explications :
L'évaporateur capte les calories de l'air extérieur et le
fluide frigorigène à l'état liquide s'évapore. Il passe petit
à petit complètement à l'état de vapeur.
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Le compresseur aspire les vapeurs du fluide frigorigène
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Le compresseur comprime les vapeurs du fluide frigorigène et
les refoule vers le condenseur
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Le compresseur comprime les vapeurs du fluide frigorigène et
les refoule vers le condenseur
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Dans le condenseur, le fluide frigorigène à l'état de vapeur
se condense au contact de l'eau tiède du circuit de chauffage.
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L'eau de chauffage se réchauffe, et prend les calories au
fluide frigorigène qui se liquéfie en se condensant
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Le fluide frigorigène, à l'état liquide et a haute pression,
entre dans le détendeur.
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Le fluide commence à se détendre dans le détendeur. Au fur
et à mesure que le fluide rentre dans le capillaire, il se
refroidit. Quand la pression a bien diminuée, le fluide commence
à se vaporiser.
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A la sortie du détendeur, le fluide, majoritairement liquide,
rentre à nouveau dans l'évaporateur.
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Dans l'évaporateur, le fluide capte les calories de l'air
extérieur et s'évaporer.
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Pour finir, les composants d'une vrai PAC
La notice
technique de la PAC ci-dessus est disponible ici
Les élements qui suivent en sont extraits.
Le schéma interne de la PAC
Le schéma de principe de la PAC
Le schéma global de l'installation avec la PAC

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