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CRISE et CONSCIENCE

Dans cette page

La crise c'est quoi ?
Voir venir la crise ?

Nos politiciens et la crise : changer de lunettes
Chausser de bonnes lunettes

Nos politiciens et la crise : attention aux apprentis sorciers

Annexe : La valeur du verre à pied


La Crise, c'est quoi ?

Une crise est un changement d'état soudain, violent. C'est grave, critique.
Le mot vient du grec krisis, qui veut dire décision.
Comme son nom l'indique, c'est l'heure du choix, des grandes décisions !

C'est le contraire d'un état d'équilibre et de calme.

C'est parce que nous sommes allés petit à petit,
insidieusement, sans nous en apercevoir, vers un déséquilibre...
... que la goutte d'eau fait déborder le vase..
et plouf, c'est le plongeon dans la crise.

Osons une explication tout de suite :
La crise est l'effet d'une somme d'incompréhensions !

Et comprendre ce qui arrive, c'est déjà commencer à le résoudre...




 Voir venir la crise ?


Comme chacun peut le constater, dans une organisation à l'équilibre,
la tradition et l'inertie reprennent le dessus
(notre côté psorique dit-on en homéopathie)
et les organisations arrivent plus ou moins rapidement à un état de sommeil
où le mouvement brownien est prédominant
(ie : toute initiative novatrice est vouée à l’échec, car elle est perçue comme perturbatrice)

inertie

Comme chacun sait, l'état de sommeil est le contraire de l'état d'éveil.
Et les dirigeants d'une société en état de sommeil n'ont qu'un seul intérêt :
« pour que tout reste comme avant, il faut que tout change »,
comme le dit
dans le film Le Guépard Tancrède (Alain Delon) à son oncle Don Fabrizio (Burt Lancaster).

chaos

En d'autres termes, c'est le chaos qui va produire par réaction un changement de cap,
changement dont personne n'a besoin en situation d'équilibre,
et cela tant sur le plan individuel (accident, divorce, chômage...), que sur le plan collectif.
Le changement n'est pas le fruit d'un travail préparatoire dans un contexte démocratique,
même si ce travail était prodigieux ou génial (Copernic, Galilée).



La crise : une opportunité ?

Un exemple du passé

A la moitié du XVème siècle, avec la fin des conflits européens , la vie économique reprend.
(guerre de Cent ans en particulier, avec l'apparition de l'artillerie en 1453)
Les taxes trop importantes des villes marchandes italiennes sur les biens passant par la Route de la Soie
 (Chine=> Moyen Orient Musulman => Europe)
peu après la prise de Constantinople (1453) qui avait déjà limité son usage,

oblige à trouver de nouvelles routes et de nouveaux territoires pour répondre à la demande.

Le Cap de Bonne espérance est doublé par les Portugais en 1488

(Bartolomeu Dias et Vasco de Gama), ouvrant la porte des Indes par l'Est.

C'est dans ce contexte que Christophe Colomb
découvre le nouveau monde en 1492,
 croyant avoir atteint les Indes par l'Ouest.

La rotondité de la terre,
connue des grecs de l'antiquité, tels Eratosthène, ou Ptolémée ,
 ...a alors quittée les cartons des bibliothèques  pour refaire surface
 quand le besoin s'en est fait sentir, plus de 2000 ans après.

C'est dans ce contexte nouveau :
redistribution très rapide des cartes
militaires, religieuses, économiques et géographiques,
que le Moyen Age fit place à la Renaissance.
En l'espace de 50 ans, le monde avait radicalement changé.


Se mobiliser quand vient la crise

Suite à une crise, donc assez rapidement dans l'état d’éveil qui suit,
un brainstorming  servira avant tout à sortir de cette crise (voir Appolo 13)
En revanche, le même brainstorming inventif (tels les bien connues boîtes à idées)
dans un organisme en état de sommeil, à toutes les chances de servir à perpétrer cet état de sommeil
(nous endormir par exemple un peu plus avec des tablettes tactiles qui ne servent même pas à laver la vaisselle)




 Nos politiciens et la crise
- changer de lunettes -


Il est fort possible que nos dirigeants actuels
ne voient ni venir une crise, ni ne puissent y faire face,
car il n'est pas sûr qu'ils aient le niveau de conscience suffisant requis :


- sens du sacrifice : leur conscience morale semble plus centrée sur leur intérêt personnel que sur celui de leur concitoyens.

Voir sur le sujet une enquête très fournie de Mattei DOGAN :
MÉFIANCE ET CORRUPTION : DISCRÉDIT DES ÉLITES POLITIQUES
;
ici en version web ou  en version pdf


- gestion du temps : ils semblent peu disponibles et sans recul. Pas de temps de réflexion,


Voir a contrario les interviews de

Pascal PicqPascal Picq à l'Université Hommes-Entreprises

Isabelle SorenteIsabelle Sorente à l'Université Hommes-Entreprises

et lire l'article sur la "Reflexion sur la valeur du temps" ici ou


- culture : issus des mêmes bancs, leur culture scientifique est apparemment bien maigre.


Voila  sur le dernier point le résultat d'une enquête sur les études et formations d'une population de chefs d'état ou de gouvernements (
citation dans forbes, impact international) :


 
Étude Nb % Cumul
Économie, politique, journalisme 20 31% 31%
droits 17 27% 58%
autodidacte, bac 7 11% 69%
militaire 6 9% 78%
Littéraire, langue, histoire 5 8% 92%
science 4 6% 84%
héritier 2 3% 95%
Médecine 2 3% 98%
Agriculture 1 2% 100%

64


On y voit l'écrasante majorité des juristes et des économistes (près de 60% à eux deux)
Une analyse plus fine montre certaines curiosités, comme des autodidactes syndicalistes en Amérique du sud, et des militaires et héritiers dans les pays musulmans.

A noter, la faible proportion de scientifiques :
Les 4 scientifiques cités 
sont (la réalité des études de Mahmoud Ahmadinejad est controversée sur wikipédia) :

Angela Merkel  Allemagne Chancelière fédérale Doctorat en Physique
Hu Jintao  Chine Secrétaire général du Parti communiste chinois Diplôme d'ingénieur en Hydro-électricité
Mykola Azarov  Ukraine Premier ministre Université d'État de Moscou - géologie et minéralogie
Lucas Papadémos  Grece Premier ministre, depuis le 11 novembre 2011 MIT – Master de génie électrique
Mahmoud Ahmadinejad  Iran Président de la République Doctorat en Ingénierie civile et transports (controversé)

sources pour la liste des chefs d'états et des diplômes :
http://www.statistiques-mondiales.com/dirigeants_pays.htm
http://www.forbes.com/powerful-people/#p_1_s_arank
http://www.linternaute.com/actualite/politique/dossier/les-diplomes-des-chefs-d-etat/barack-obama.shtml et Wikipédia



Or, s'il s'avère que nous sommes effectivement conduits par des aveugles,
même si la plupart sont de "gentils aveugles",
il est fort probable que nous allions dans le mur.

Le premier reflexe de survie, est de se souvenir que ce type de manipulation mentale existe,
 en particulier à l'échelle d'une société, et qu'il est susceptible de nous jouer collectivement de sales tours.
C'est à ce type de reflexe que le présent site espère contribuer



 Chausser de bonnes lunettes !

Soeur Anne - pourquoi ne vois-tu rien venir ?


Et bien parce que nous nous focalisons sur des indicateurs
qui ne prennent pas en compte le réel !


Un certain nombre de compteurs ne peuvent pas être "remis à zéro" !
Ceci est vrai pour le stock de pétrole, de gaz, de charbon...
pour la fonte de la banquise...et pour la biodiversité...



En effet, même si nos économistes
s'assoient allègrement sur les principes thermodynamiques,  
ceci est inéluctable :
Rien ne se crée, rien ne se perd,
tout se transforme... et certaines ressources s'usent !


L'axe Franco-Allemand : phare de la Thermodynamique
Après la loi de conservation de la matière en première approximation  (avec Lavoisier), l'humanité découvre avec von Mayer le principe de conservation de l'énergie totale d’un système isolé (1er principe de la thermodynamique).
Et certaines transformations sont irréversibles, comme chacun devrait le savoir depuis Carnot
(2ème principe de la thermodynamique),  car l'entropie (ie : le désordre) augmente indéfiniment dans un système isolé, comme le formula Clausius en 1865.

Et nos économistes n'en tiennent pas compte !

Car le pétrole dans le sous-sol, les hectares de forêts qui vont partir en fumée,
les Km2 de banquises à la dérive, et les lions encore présent dans la savane...
... n'apparaissent dans aucun bilan comptable.

Ils n'existent donc pas !

Et oui ! Que ce soit pour notre gouvernement,
pour l'ONU, pour Standard & Poor's, ou Moody's...
... Ils n'existent pas !

Bref ! Ce qui n'existe pas n'a donc aucune valeur,
et peut donc disparaître, car sa disparition ne nuit à personne !
Personne n'est moins riche si la moitié de la banquise fond...
... personne n'est moins riche si la moitié de l'Amazonie part en fumée...
... Et personne n'est moins riche si les Lions et les Ours blancs disparaissent de la surface de la terre...

Dans nos exemples précédents,
seuls sont comptabilisés le pétrole une fois extrait par l'homme,
les arbres une fois coupés par l'homme,etc...
... et apparaissent enfin dans les comptes de nos économistes fumeux !

Comment voulez-vous prendre au sérieux des organismes
pour qui la réalité de la matière, de la biologie,
de la géologie, ou de l'énergie...
n'existe pas ?

Pour approfondir ce point, vous pouvez lire ci-dessous
"La valeur du verre à pied"



 Nos politiciens et la crise
- attention aux apprentis-sorciers -


Il existe un point particulier pour lequel j’attire votre attention :
Nos politiciens peuvent, éventuellement en étant dupes d'eux-mêmes,
se servir d'une crise comme rampe de lancement
vers des aspirations tout à fait personnelles où le collectif n'a pas sa place
(gloire, pouvoir, richesse...ou narcissisme de base)

Une lecture de la suite permet de comprendre
par quels mécanismes nous pouvons être amenés
à prendre facilement des vessies pour des lanternes.
En période de crise, lorsque le désespoir nous tenaille,
nous pouvons facilement être tenté par quelques enjôleurs.
Un prévenu en vaut deux !



Deux petits films sur un type de crise bien particulier :

http://www.dailymotion.com/video/x6qewj_pas-de-complot-mais-une-strategie_news#rel-page-1
et
http://www.dailymotion.com/video/x6qf9t_la-strategie-du-choc_news


Ces deux extraits font à leur manière la promotion de

 La stratégie du choc (publié en 2007) de Naomie KLEIN
ouvrage que je n'ai pas lu, mais dont le sujet semble toujours d'actualité,
apparemment  très critique envers la pensée de Milton Friedman.

Ces 2 films mettenten lumière une citation de Milton Friedman
créatif néolibéral à la pensée puissante
, et plutôt cynique dans certains contextes :
"Only a crisis, actual or perceived, produces real change"
c'est à dire en français :
"Seule une crise, réelle ou imaginaire, engendre un réel changement"

Milton Friedman fut Prix Nobel d'économie en 1976 (pour Américains !), 
Presidential Medal of Freedom et National Medal of Science en 1988.
Nobel, Liberté, Science... presque du Machiavel ou de l'Orwell dans ce contexte !



La stratégie du désastre, illustrée dans les petits films évoqués ci-dessus,
consiste à prendre ou faire prendre de grandes décisions juste après une crise d'envergure (*)
durant le moment ou les gens sont désemparés et donc temporairement inaptes à toute réflexion.
Une telle stratégie peut ne pas fonctionner si nous y sommes préparés.

(*) que celle-ci soit naturelle (tsunami de Thaïlande, Katrina), accidentelle (Seveso, Fukushima)
préparée (Perl Arbour, Hiroshima, Cuba-baie des cochons, guerre des Malouines)
ou d'origine controversée (incendie du Reichstag, apparition du sida, événements du 11 septembre),
ou encore les événements économiques plus récents en Grèce.

Cette stratégie du désastre
est en fait une stratégie voisine de celle du bouc émissaire (décrite sur ce site),
mais cette fois de manière plus opportuniste (et moins réactive),
voire planifiée, et plus encore à l'echelle d'une société.
La crise joue le rôle d'effet purificateur (catharsis)
qui permet de remettre certains compteurs à zéro,
exactement comme le permet le sacrifice de la victime émissaire.

La crise arrive ainsi "au bon moment"
pour diriger un navire qu'il aurait sinon été beaucoup plus difficile de manœuvrer


Ou est le sauveur ?



En période de crise, au moment opportun, une personnalité charismatique
peut alors être amenée à contribuer à un changement de cap majeur,
pour le meilleur ou pour le pire : Hitler, De Gaulle, Mandela, Bush.

Dans le cas des meilleurs éléments, la crise (39-45),
peut donner les moyens à une personnalité (de Gaulle) de jouer un rôle salvateur.

Dans le pire des cas, la crise (chômage post année 20, traité de Versailles),
peut donner les moyens à une personnalité (Hitler) de jouer dans un premier temps un rôle populaire,
puis évoluant tragiquement vers un autre chaos.
Un bon travail de journaliste d'investigation, et une culture plus enracinée dans le collectif
aurait peut-être pu annihiler quelques velléités de prise de pouvoir diabolique.
Mais il faut se rendre à l'évidence : le sommeil de la conscience engendre des monstres.

Autorité ou pouvoir, bien choisir sa direction, et le pilote de l'avion, la est la question.
En résumé, il faut  être suffisamment éclairé pour choisir.



La valeur du verre à pied
(suite de "Chausser de bonnes lunettes")

Comme vous le savez, nous n'avons pas accès directement au réel,  
mais à une représentation du réel, c'est à dire une image interieure fabriquée par notre cerveau

La société dans la quelle nous vivons nous fait partager une représentation.
Ce n'est pas le réel, mais la représentation consentuelle de l'époque et du lieu.
(la confusion entre les 2 engendre une première incompréhension)


Nous nous efforçons de partager cette représentation avec nos semblables, qui sont en fait bien différents de nous.
Chacun de nous a également une interprétation personnelle de cette représentation.
(la confusion entre notre interprétation et celle des autres engendre une deuxième incompréhension)

* * *

Carte et territoire



En résumé, il y a le réel, par exemple un territoire, une ressource

Ensuite il y a une représentation consensuelle,
à l'aide d'une théorie ou d'un modèle physique, chimique, mécanique, économique, artistique...
par exemple une carte est une représentation du territoire,
ou une somme d'argent associée à une ressource ou à a transformation
est une représentation de la ressource ou de la transformation

Enfin, il y a les interprétations que chacun se fait de ces représentations...
et du réel, grâce à ses propres expérimentations
(qui peuvent remettre en question les représentations consensuelles !)

* * *

L'exemple du verre à pied,
va nous permettre de cerner ces incompréhensions qui entraînent une crise :


Tel verre à pied vaut 5 €, selon la
"Loi du Marché", c'est sa valeur.
Cette Loi, norme ou théorie n'est qu'une convention.
Pour Pierre,
ce verre à pied vaut 10 €, éventuellement disposé (ou non) à ne le payer que 5 €.
Pour Paul,
ce même verre vaut 3 €.  Même s'il sera peut-être obligé de le payer 5 €.
La variable associée au verre, ici sa valeur, est donc différente pour la Norme, pour Pierre, et pour Paul.

L'importance du contexte

De la même manière, il ne faut pas oublier que la valeur du verre à pied, au sens de la Norme,
qui n'est qu'une convention, peut être en fort décalage avec le réel, dans un contexte donné.
Nous aurions pu choisir une autre unité (nous avons pris des €,
mais nous aurions pu prendre des Joules, unité d'énergie ou des KW, unité de puissance)
Et nous aurions pu avoir une valeur extrèmement différente.

Ainsi, après une guerre, 400 m2 de terres arables peuvent avoir une valeur
infiniment supérieure à celle d'un ipad, alors qu'aujourd'hui, c'est l'inverse
(6000 € max  - Moyenne nationale 2010 : 5 230 €/ha - l'hectare foncier agricole,
ce qui met les 400 m2 à 240 €, contre 500 € l'ipad 2 !)

A noter : 400 m2 suffisent à une famille de 4 personnes pour vivre en autarcie
Cherchez l'erreur !


Économie et thermodynamique


Approfondissons le cas du verre à pied, en suivant son parcours depuis les origines...
et voyons si la valeur de notre verre est cohérente.


Au commencement il y avait l'univers ...

description de l'énergie ou de la matière utilisée type d'énergie ou matière valeur comptable associée
énergie initiale une grande inconnue convention a1=0 €
big bang travail de l'univers convention a2=0 €
réactions nucléaires et transformation en poussière d'étoile travail de l'univers convention a3=0 €
force de gravitation, condensation en roches et en eau travail de l'univers convention a4=0 €
abrasion de la roche par l'eau pour donner du sable travail de l'univers convention a5=0 €
sable ressource convention A=0 €

... Puis il y eu l'homme...

description de l'énergie ou de la matière utilisée type d'énergie ou matière valeur comptable associée

Extraction du sable
travail de l'homme b1 €
Construction du four travail de l'homme b2 €
Fabrication du verre à partir du sable travail de l'homme b3 €
Verre matériau ressource B = A+b1+b2+b3 €
Construction du verre à pied à partir du verre matériau travail de l'homme c1 €
Verre à pied fabriqué ressource C = B+b4 €
Construction du camion travail de l'homme d1 €
Transport du verre à pied au magasin travail de l'homme d2 €
Construction du magasin travail de l'homme d3 €
Stockage du verre à pied en magasin travail de l'homme d4 €
Vente du verre à pied travail de l'homme d5 €
Verre à pied vendu ressource D =C+d1+d2+d3+d4+d5
Utilisation du verre à pied (non compris son entretien périodique !) jouissance de l'homme 0 €
Verre à pied jeté travail de l'homme e1 €
Verre à pied abandonné (s'il est recyclé, il devient un intrant au même titre que le sable mis dans le four, et un travail supplémentaire est nécessaire pour le tri, le transport...) ressource D+e1 passe à 0 € (convention=amortissement)
Décomposition du verre à pied en verre, puis en sable, sous l'effet du l'errosion et du temps = pollution travail de l'univers convention uP=0 €
Sable dispersé ressource convention V=0 €


Alors, que voyons nous ?

Tout d'abord, qu'un certain nombre de lignes n'ont pas été comptabilisées avec une valeur.
Lesquelles ?
En oubliant (pour le moment)
les lignes de la fin, quand le verre redevient sable dispersé,
et dont la valeur revient d'un seul coup à zéro, (il y a des cas plus subtils avec le recyclage)
nous voyons que toutes les lignes du début,
ne sont pas comptabilisées, alors que
le sable n'est pas venu tout seul sur la plage !

Le travail de l'univers n'est pas comptabilisé dans les comptes sous forme de TRAVAIL.
Le sable de la plage n'est
pas non plus comptabilisé dans les comptes !

Ainsi, notre verre à pied a mobilisé des énergies fabuleuses, et si nous avions à les payer...

Il en est de même du pétrole, du gaz,
des minerais de charbon, d'uranium, de fer, d'aluminium

Il en est de même des arbres, du poisson...  ou de l'eau de la Mer d'Aral...
En résumé de toute l'énergie du soleil que nous retrouvons sous toutes ses formes :
le vent, les courants des océans, le cycle de l'eau, la photosynthèse et son cycle chimique...
... si nous avions à payer tout cela, notre vie n'y suffirait pas.


Là, on commence à toucher du doigt la notion de... durable.


Valeur nulle

Avant qu'il ne soit péché, le poisson dans la mer, n'est pas comptabilisé.
 Ce poisson n'existe dans les comptes que lorsqu’il est péché.
C'est une convention comptable.


Ainsi, les océans et ce qu'ils contiennent ont une valeur comptable nulle !

Ainsi, l'énergie dépensée durant des millions d'années par la terre
pour fabriquer du pétrole compte pour zéro.
Le pétrole qui est encore dans la terre ou sous la mer (plus pour longtemps) valent zéro.
 C'est une convention comptable.



Quand la valeur cesse d'être nulle

Quelquefois, un quelque chose se retrouve quelque part... c'est à dire sur un territoire nommé.

Mais même l'Antarctique et son sous-sol ont une valeur comptable nulle...
car ce territoire n'appartient, tout comme l'océan, à personne,

car personne ne reconnait qu'il soit à quelqu'un !

Quelquefois, quelqu'un annexe ce territoire en disant : «c'est à moi» 
car il y plante le drapeau de son pays en premier. C'est une convention politique.
(je ne crois pas qu'elle soit valable pour la Lune)


Ce territoire acquiert alors une certaine valeur d'échange pour son propriétaire.
Un prix est associé au territoire, par exemple le foncier agricole au sol cultivable.
Là encore, c'est une convention comptable.

Cette valeur du territoire est le fruit d'une convention. Elle n'a rien de naturel !

Crocodile Dundee, les aborigènes, et le territoire

Ainsi, Crocodile Dundee,
dans le film de même nom, dit à sa charmante compagne
que le pays n'appartient pas aux aborigènes,
mais que «les aborigènes appartiennent au Pays»,
et que déterminer à qui appartient la terre
est comme si deux puces se battaient
pour savoir à laquelle des deux est le chien sur lequel elles sont !


Qui est propriétaire ?

En France, nous ne sommes pas propriétaire de notre sous-sol
il appartient à l'état : voilà bien une convention !

En vertu de quel miracle le pétrole du sous-sol iranien, le gaz du 
sous-sol russe,
ou le charbon du 
sous-sol américain appartiennent-ils à ces pays ?
Encore une convention !

A qui appartient l'air polué en suspension temporaire
au dessus des chinois ou des américains ?
A tout le monde ! Encore une convention !

Qui doit payer pour la pollution de cet air ?
Tout le monde ! Encore une convention !


En résumé, tout ceci est convention... et comme toute les conventions,
cela ne marche que si les gens sont d'accord entre eux.


De la libre circulation des personnes...

Les hommes préhistoriques étaient nomades,
et comme les animaux, ils migraient pour suivre le gibier...
... pour se nourir.

Les Sioux aussi étaient nomades,
et déménagaient l'hiver venu vers un autre campement.

Les oiseaux migrateurs sont toujours des nomades !
Pour eux, pas de pièces d'identité, pas de soucis d'immigration.
Là où ils trouvent de la place, ils se posent et font leur nid,
partout dans le monde, sur toute terre hospitalière,
mais donc surtout pas en Brie.
En Brie en effet, l'homme à enlevé tous les arbres,
plus de haies, plus de futaies, et des champs à perte de vue.
Plus d'insectes non plus, car le pétrole nous permet encore
 de fabriquer des insecticides. Mais après ?

Imaginez une terre de moins en moins accueillante ?
Qui seront les nouveaux nomades ?
Ou iront-ils ?


Dans une interview accordée aux Echos, le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation s'inquiète de la volatilité des prix des matières premières agricoles qui expliquent pour partie les émeutes en Tunisie et Algérie. «Nous vivons aujourd'hui le début d'une crise alimentaire similaire à celle de 2008», prévient Olivier De Schutter. Selon lui, 80 pays sont déjà en situation de «déficit alimentaire».
Lefigaro.fr - 11/01/2011 - sur le même sujet, voir aussi ici.

A travers cet exemple, nous voyons que la rarefaction des ressources énergétiques,
risque d'avoir un impact sur les autres domaines, alimentaire et politique en particulier,
et que certaines conventions territoriales, qui ont évoluées dans le passé,
pourraient
éventuellement devoir évoluer dans l'avenir.