Voir venir la crise ? Comme chacun peut le constater, dans une organisation à l'équilibre, la tradition et l'inertie reprennent le dessus (notre côté psorique dit-on en homéopathie) et les organisations arrivent plus ou moins rapidement à un état de sommeil où le mouvement brownien est prédominant (ie : toute initiative novatrice est vouée à l’échec, car elle est perçue comme perturbatrice) inertie Comme chacun sait, l'état de sommeil est le contraire de l'état d'éveil. Et les dirigeants d'une société en état de sommeil n'ont qu'un seul intérêt : « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change », comme le dit dans le film Le Guépard Tancrède (Alain Delon) à son oncle Don Fabrizio (Burt Lancaster). chaos En d'autres termes, c'est le chaos qui va produire par réaction un changement de cap, changement dont personne n'a besoin en situation d'équilibre, et cela tant sur le plan individuel (accident, divorce, chômage...), que sur le plan collectif. Le changement n'est pas le fruit d'un travail préparatoire dans un contexte démocratique, même si ce travail était prodigieux ou génial (Copernic, Galilée).
Se mobiliser quand vient la crise Suite à une crise, donc assez rapidement dans l'état d’éveil qui suit, un brainstorming servira avant tout à sortir de cette crise (voir Appolo 13) En revanche, le même brainstorming inventif (tels les bien connues boîtes à idées) dans un organisme en état de sommeil, à toutes les chances de servir à perpétrer cet état de sommeil (nous endormir par exemple un peu plus avec des tablettes tactiles qui ne servent même pas à laver la vaisselle) |
Nos politiciens et la crise - changer de lunettes - Il est fort possible que nos dirigeants actuels ne voient ni venir une crise, ni ne puissent y faire face, car il n'est pas sûr qu'ils aient le niveau de conscience suffisant requis :
Or, s'il s'avère que nous sommes effectivement conduits par des aveugles, même si la plupart sont de "gentils aveugles", il est fort probable que nous allions dans le mur. Le premier reflexe de survie, est de se souvenir que ce type de manipulation mentale existe, en particulier à l'échelle d'une société, et qu'il est susceptible de nous jouer collectivement de sales tours. C'est à ce type de reflexe que le présent site espère contribuer |
Chausser de bonnes lunettes ! Soeur Anne - pourquoi ne vois-tu rien venir ? Et bien parce que nous nous focalisons sur des indicateurs qui ne prennent pas en compte le réel ! Un certain nombre de compteurs ne peuvent pas être "remis à zéro" ! Ceci est vrai pour le stock de pétrole, de gaz, de charbon... pour la fonte de la banquise...et pour la biodiversité...
Et nos économistes n'en tiennent pas compte ! Car le pétrole dans le sous-sol, les hectares de forêts qui vont partir en fumée, les Km2 de banquises à la dérive, et les lions encore présent dans la savane... ... n'apparaissent dans aucun bilan comptable. Ils n'existent donc pas ! Et oui ! Que ce soit pour notre gouvernement, pour l'ONU, pour Standard & Poor's, ou Moody's... ... Ils n'existent pas ! Bref ! Ce qui n'existe pas n'a donc aucune valeur, et peut donc disparaître, car sa disparition ne nuit à personne ! Personne n'est moins riche si la moitié de la banquise fond... ... personne n'est moins riche si la moitié de l'Amazonie part en fumée... ... Et personne n'est moins riche si les Lions et les Ours blancs disparaissent de la surface de la terre... Dans nos exemples précédents, seuls sont comptabilisés le pétrole une fois extrait par l'homme, les arbres une fois coupés par l'homme,etc... ... et apparaissent enfin dans les comptes de nos économistes fumeux ! Comment voulez-vous prendre au sérieux des organismes pour qui la réalité de la matière, de la biologie, de la géologie, ou de l'énergie... n'existe pas ? Pour approfondir ce point, vous pouvez lire ci-dessous "La valeur du verre à pied" |
Nos politiciens et la crise - attention aux apprentis-sorciers - Il existe un point particulier pour lequel j’attire votre attention : Nos politiciens peuvent, éventuellement en étant dupes d'eux-mêmes, se servir d'une crise comme rampe de lancement vers des aspirations tout à fait personnelles où le collectif n'a pas sa place (gloire, pouvoir, richesse...ou narcissisme de base) Une lecture de la suite permet de comprendre par quels mécanismes nous pouvons être amenés à prendre facilement des vessies pour des lanternes. En période de crise, lorsque le désespoir nous tenaille, nous pouvons facilement être tenté par quelques enjôleurs. Un prévenu en vaut deux !
La stratégie du désastre, illustrée dans les petits films évoqués ci-dessus, consiste à prendre ou faire prendre de grandes décisions juste après une crise d'envergure (*) durant le moment ou les gens sont désemparés et donc temporairement inaptes à toute réflexion. Une telle stratégie peut ne pas fonctionner si nous y sommes préparés. (*) que celle-ci soit naturelle (tsunami de Thaïlande, Katrina), accidentelle (Seveso, Fukushima) préparée (Perl Arbour, Hiroshima, Cuba-baie des cochons, guerre des Malouines) ou d'origine controversée (incendie du Reichstag, apparition du sida, événements du 11 septembre), ou encore les événements économiques plus récents en Grèce. Cette stratégie du désastre est en fait une stratégie voisine de celle du bouc émissaire (décrite sur ce site), mais cette fois de manière plus opportuniste (et moins réactive), voire planifiée, et plus encore à l'echelle d'une société. La crise joue le rôle d'effet purificateur (catharsis) qui permet de remettre certains compteurs à zéro, exactement comme le permet le sacrifice de la victime émissaire. La crise arrive ainsi "au bon moment" pour diriger un navire qu'il aurait sinon été beaucoup plus difficile de manœuvrer Ou est le sauveur ? En période de crise, au moment opportun, une personnalité charismatique peut alors être amenée à contribuer à un changement de cap majeur, pour le meilleur ou pour le pire : Hitler, De Gaulle, Mandela, Bush. Dans le cas des meilleurs éléments, la crise (39-45), peut donner les moyens à une personnalité (de Gaulle) de jouer un rôle salvateur. Dans le pire des cas, la crise (chômage post année 20, traité de Versailles), peut donner les moyens à une personnalité (Hitler) de jouer dans un premier temps un rôle populaire, puis évoluant tragiquement vers un autre chaos. Un bon travail de journaliste d'investigation, et une culture plus enracinée dans le collectif aurait peut-être pu annihiler quelques velléités de prise de pouvoir diabolique. Mais il faut se rendre à l'évidence : le sommeil de la conscience engendre des monstres. Autorité ou pouvoir, bien choisir sa direction, et le pilote de l'avion, la est la question. En résumé, il faut être suffisamment éclairé pour choisir. |
La valeur du verre à pied (suite de "Chausser de bonnes lunettes") Comme vous le savez, nous n'avons pas accès directement au réel, mais à une représentation du réel, c'est à dire une image interieure fabriquée par notre cerveau La société dans la quelle nous vivons nous fait partager une représentation. Ce n'est pas le réel, mais la représentation consentuelle de l'époque et du lieu. (la confusion entre les 2 engendre une première incompréhension) Nous nous efforçons de partager cette représentation avec nos semblables, qui sont en fait bien différents de nous. Chacun de nous a également une interprétation personnelle de cette représentation. (la confusion entre notre interprétation et celle des autres engendre une deuxième incompréhension) * * * Carte et territoire En résumé, il y a le réel, par exemple un territoire, une ressource Ensuite il y a une représentation consensuelle, à l'aide d'une théorie ou d'un modèle physique, chimique, mécanique, économique, artistique... par exemple une carte est une représentation du territoire, ou une somme d'argent associée à une ressource ou à a transformation est une représentation de la ressource ou de la transformation Enfin, il y a les interprétations que chacun se fait de ces représentations... et du réel, grâce à ses propres expérimentations (qui peuvent remettre en question les représentations consensuelles !) * * *
Économie et thermodynamique Approfondissons le cas du verre à pied, en suivant son parcours depuis les origines... et voyons si la valeur de notre verre est cohérente. Au commencement il y avait l'univers ...
... Puis il y eu l'homme...
Alors, que voyons nous ? Tout d'abord, qu'un certain nombre de lignes n'ont pas été comptabilisées avec une valeur. Lesquelles ? En oubliant (pour le moment) les lignes de la fin, quand le verre redevient sable dispersé, et dont la valeur revient d'un seul coup à zéro, (il y a des cas plus subtils avec le recyclage) nous voyons que toutes les lignes du début, ne sont pas comptabilisées, alors que le sable n'est pas venu tout seul sur la plage ! Le travail de l'univers n'est pas comptabilisé dans les comptes sous forme de TRAVAIL. Le sable de la plage n'est pas non plus comptabilisé dans les comptes ! Ainsi, notre verre à pied a mobilisé des énergies fabuleuses, et si nous avions à les payer... Il en est de même du pétrole, du gaz, des minerais de charbon, d'uranium, de fer, d'aluminium Il en est de même des arbres, du poisson... ou de l'eau de la Mer d'Aral... En résumé de toute l'énergie du soleil que nous retrouvons sous toutes ses formes : le vent, les courants des océans, le cycle de l'eau, la photosynthèse et son cycle chimique... ... si nous avions à payer tout cela, notre vie n'y suffirait pas. Là, on commence à toucher du doigt la notion de... durable.
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