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Solaire
Solaire ; quelques bases : de la fusion nucléaire … à notre quotidien énergétique
23/02/2014



de la Fusion nucléaire … 

Le soleil est notre étoile. Son Hydrogène, en se transformant en Hélium sous l’effet d'une réaction de fusion nucléaire,
émet une grande quantité d'énergie, sous forme de photons (grains de lumière)



La réaction de Fusion nucléaire est la suivante : 



Hydrogène  → Hélium + électron positif + neutrino + rayon gamma (énergie)
c'est à dire :
4 1 4He + 2 0e + 2 ν + 2
γ  (6.25 Mev)

perte de masse = 4 m(
1H) – [(m(4He) + 2 m(0e)]
perte de masse = 4 . 1,0073 – [4,0026 + 2 . 0,0006] = 0,0254 u

 u est l'unité de masse atomique, et est égal à la masse de
1/12 de la masse d'un atome de carbone 12,
et  vaut approximativement 1,66 × 10-27 kg

La perte de masse de 0,0254 u correspond à la fusion de 
4 1H,
soit une masse de 4 . 1,0073 = 4,0292 u.
La perte de masse par seconde correspondant
à la transformation de 720 millions de tonnes d'hydrogène est :
720 . 0,0254 / 4,0292 = 720 . 1 / 160 = 4,5 millions de tonnes


pour en savoir plus
Ce rayonnement électromagnétique du Soleil,
dont une partie est visible (rayonnement lumineux) irradie tout autour du lui,
et une petite partie est captée par la terre.
Finalement la terre capte, dans sa haute atmosphère,
une énergie correspondante à son disque vue du soleil, soit environ 1367 W/m2,
relativement indépendante du lieu ou l'on est sur la terre.


... au 1368 W/m2
Démonstration... un autre petit calcul
En 1 seconde, le soleil transforme 720 millions de tonnes d'Hydrogène
en 716 millions de tonnes d’Hélium.
Ce défaut de masse de 4 millions de tonnes lié à la fusion est transformé en énergie
selon la célèbre formule E=mc2,
où c est la vitesse de la lumière qui est égale à 300 000 km/s, soit 3 108 m/s).
Le soleil libère donc une énergie par seconde de
E = 4 .109 kg x ( 3.108 m/s)2 = 4.1026 joules/s = 4.1026 Watt
Comme le Soleil est à environ à 150 millions des km de la terre (soit 150.109 m),
la terre capte comme énergie une portion de cette manne
qui dépend du ratio de la surface de son disque
et celle de la surface de la sphère qui serait à la même distance.




s = Surface du disque de la terre vue du soleil 
s = π . Rterre2

avec le rayon de la terre égal à Rterre = 6371 km = 6,4 . 106 m,
soit s = 6,4 . 106 m = 1,3.1014 m2
S = Surface de la sphère toute entière à une distance de D=150.109 m :
S= 4.π.D2
La terre reçoit donc
e = E. s / S = E. π. Rterre2 / 4.π.D2 = E/4 . (Rterre/D)2

e = 4.1026 /4 . (6,4 . 106 /150.109 )2 = 1,8 . 1017 W
Par m2 de terre, cela représente : e/s = 1,8 . 1017 W / 1,3.1014 m2 ,
soit avec quelques arrondis une valeur de 1800/1,3 = 1384 W/m2
Les spécialistes, avec leur calculettes, trouvent de 1360 à 1368 W/m2.
La valeur courante retenue est  1367 W/m2.


De l'atmosphère au sol

Ces 1367 W/m2
vont être absorbé partiellement par l'atmosphère.
Cette énergie, pour peu qu'on la capte perpendiculairement au rayons lumineux,
ne dépend pratiquement que de l'épaisseur de l'atmosphère traversée
 (de l'ozone, de le la vapeur d'eau, du CO2...) ,
et donc essentiellement de l'altitude et du lieu ou l'on est.



Après cette absorbtion,  il nous parvient environ 1000 W/m2,
flux de lumière répartie sur toute les longueurs d'onde.
L'énergie électromagnétique  qui nous arrive du soleil
est en effet  constitué principalement de lumière visible et d'infra rouge à égalité (46%),
et de quelques UV (7%).



Rayonnement
Direct - Diffus - Réfléchi

Ce flux de 1000 W/m2 ne parvient pas exclusivement de manière directe.

La partie normalement la plus grande est émise de manière directe,
une autre partie est absorbée par la couche nuageuse, et réémise de manière diffuse
Une partie enfin est réfléchie par les différents obstacles (sol, relief...)





le jour et la nuit, les saisons, la météo
Les 1000W/m2, soit 1 kW/m2 devrait en 1 journée fournir 1 x 24 = 24 kWh/m2/jour....
si le lieu était toujours éclairé (un satellite en orbite par exemple)

A un endroit particulier de la terre, comme la terre tourne,
on capte la lumière seulement quand il fait jour,
donc, sous nos latitudes, environ durant 16h en été et 8 en hiver.
Le flux lumineux de 1000W/m2, soit 1 kW/m2
devrait donc en en 1 journée fournir comme énergie :

  • en été : 1 x 16 = 16 kWh/m2/jour....
  • en hiver : 1 x 8 = 8 kWh/m2/jour....
Mais tout n'est pas aussi simple, car 2 facteurs entre en jeu.

1) La hauteur du soleil varie au cours de l'année avec les saisons,


mais les panneaux sont fixes tout au long de l'année,
orientés cependant pour en tirer le maximum :
idélament plein sud, et à inclinés à 45° environ en France,
c'est à dire à une inclinaison voisine de la latitude du lieu.



2) Le temps n'est pas toujours clair, et la météo intervient,
venant diminuer d'autant l'ensoleillement maximum.





Des panneaux fixes : impact
(orientations des panneaux)


Nous captons de manière concrète l'énergie du soleil
avec des panneaux qui ne sont pas en permanence perpendiculaire aux rayons du soleil,
et donc non orientés idéalement tout le temps.
En les orientant au mieux (disons pour qu'ils donnent le maximum d'efficacité
quand en été il est midi heure solaire),
 ils ne vont absorber qu'une petite quantité d'énergie tôt le matin et tard le soir,
pour donner leur maximum vers midi.
Prenons par exemple des panneaux installés à Lille (latitude 50° N) ,
et orientons nos panneaux plein sud avec un angle de 45°.

Nos valeurs d'été et d'hiver deviennent alors :
  • en été : 8 kWh/m2/jour 
  • en hiver : 3 kWh/m2/jour.
(on a presque optimisé le panneau en position été
pour presque avoir 1000 W/m2 à midi heure solaire par temps clair)



Une explication plus détaillée est donnée ici,
et sur l'excellent site suivant.

Vous y trouverez un exemple d'éclairement  au jour 181 de la ville de Mulhouse.


Ce shéma a comme grand intérêt de montrer que le soleil ne brille pas la nuit !
(aucune flux de 0 à 4h du matin ni de 20h à minuit)
On voit aussi, en prenant la courbe bleu de l'éclairement global avec des panneaux fixe à 45°,
(je vous laisse en faire la démonstration avec la méthode des petits carreaux)
que si la valeur moyenne de l'éclairement en journée est d'environ 500 W/m2,
il n'est plus que de 300 W/m2 si on prend la journée complète de 24 h !
(ceci pour mieux comprendre encore la partie Bilan radiatif plus bas)

On voit aussi qu'avec un traqueur (et non un panneau fixe),
on peut quasiment esperer atteindre à midi nos 1000 W/m2 .
Voir pour cela la courbe verte qui représente l'éclairement total*
pour un récepteur perpendiculaire aux rayons lumineux.
(* presque total car il manque le rayonnement refléchi,
comme on peut le voir sur les schéma plus haut concernant Lille)


* * *

Si on s'interesse à l'éclairement annuel de la même ville, on a :

Sur ce schéma, l'éclairement total en journée (courbe bleu)
va de 350 W/m2 à quasiment 800 W/m2 en journée d'été.
En moyenne, nous sommes à environ 500 W/m2.
Avec la courbe verte (récepteur perpendiculaire aux rayons du soleil),
on monte à 600 W/m2 en moyenne en journée (de 400 à 900).

Ceci est cohérent avec d'autres méthodes.
A Mulhouse, on est à 1100 kWh/m2/an (voir plus bas)
avec 1800 à 1900 heures d'ensoleillement
(voir plus bas), soit 1850 heures environ 
On retrouve un flux de 1100 x 1000 / 1850 = 600 W/m2.




l'impact des nuages
Jusqu'ici, le temps était clair, mais il faut tenir compte de la météo.

Une carte d'ensoleillement renseigne sur le nombre d'heure d'ensoleillement.
Vous trouverez tout ce que vous voulez et plus encore sur ce site très complet.





In fine, on peut déterminer l'énergie reçue au niveau du sol, en kWh/m2 sur une période donnée.


Voilà une idée de l'énergie reçue par ensoleillement dans le monde et en France



en France


 avec la vrai météo,
nos nouvelles valeurs précédentes de 8 et 3 kWh/m2/jour deviennent :
  • en été : 5 kWh/m2/jour
  • en hiver : 1 kWh/m2/jour
en moyenne : 3 kWh/m2/jour à Lille, soit presque 1200 kWh/m2/an (j'arrondi un peu !)

Tout cela n'est déjà pas mal !







Maintenant, passons aux différents types de panneaux :
thermiques et photovoltaïques
L'énergie lumineuse reçue est captée par des panneaux solaires
qui vont permettre de récupérer cette énergie et de l'utiliser dans notre quotidien.

Nous allons supposer qu'il existe principalement 2 types de panneaux.


Les panneaux solaires thermiques, tout en verre bien noir, pour chauffer un fluide caloporteur (comme de l'eau , un glycol, ou encore de l'huile). Ces panneaux ont un rendement d'environ 50%, ce qui signifient que 50% de l'énergie qu'ils reçoivent va être transmise au fluide caloporteur (pour chauffer votre eau chaude sanitaire par exemple!)
Les panneaux solaires photovoltaïques, derniers cris de la technologie, qui transforme le flux lumineux en électricité, avec un rendement d'environ 10% en moyenne et pour simplifier (les meilleurs vont jusqu'à un peu plus que 20%)

Panneaux photovoltaïques (alias PV) en haut, et thermiques en bas


Nous pouvons maintenant passer de ce que les panneaux reçoivent en énergie...
à ce que les panneaux fournissent en énergie !
Sur une journée, nos panneaux fourniront, en tenant compte du rendement  :
(on part des 2 valeurs de 5 kWh/m2/j en été et de 1 kWh/m2/j en hiver)

Panneaux

Thermiques 
(rendement = 50%)

Photovoltaïques 
(rendement = 10%)

En été

2,5 kWh/m2/j

0,5 kWh/m2/j

En hiver

0,5 kWh/m2/j

0,1 kWh/m2/j

En moyenne

1,5 kWh/m2/j

0,3 kWh/m2/j

Pour 20 m2

30 kWh/j

6 kWh/j

On trouve des valeurs cohérentes sur certains sites, comme par exemple ici


Sur un mois, on a donc environ en multipliant par 30 :

Panneaux

Thermiques (50%)

Photovoltaïques (10%)

Mois d'été

75 kWh/m2/mois

15 kWh/m2/mois

Mois d' hiver

15 kWh/m2/mois

3 kWh/m2/mois

En moyenne

45 kWh/m2/mois

9 kWh/m2/mois

Pour 20 m2

900 kWh/mois

180 kWh/mois

Sur l'année, très approximativement, on a :

Panneaux

Thermiques (50%)

Photovoltaïques (10%)

Sur l'année

50 kWh/m2/mois

10 kWh/m2/mois

Sur l'année

600 kWh/m2/an

120 kWh/m2/an

Pour 20 m2

12000 kWh/an

2400 kWh/an

On retrouve l'ordre de grandeur des valeurs données ici par le CNRS 
Pour le photovoltaïque, la puissance normalisée d’un module photovoltaïque s’exprime en Watt crête (noté Wc)
et correspond à la puissance électrique qu’il délivre sous un éclairement solaire normalisé de 1000 W/m2,
correspondant à l’énergie reçue en plein midi face au Soleil par temps clair.
Les valeurs données dans la littérature donne en moyenne pour les panneaux photovoltaïques
une valeur de 100 Wc/m2 (Watt crête par m2 de panneau)
soit pour un panneau à 25°C, orienté idéalement,
 quelques 100 kWh par an (120 dans le tableau ci-dessus) .
En affinant les valeurs du tableau, on aurait pour Lille des valeur plutôt autour de 90 kWh,
et pour Nice à 130 kWh, soit un rendement annuel de 0,9 kWh/Wc à Lille à 1,3 kWh/Wc à Nice.
On trouve des valeurs plus précises pour chaque région ici, sur ce site très complet 



Et maintenant, parlons consommation d'énergie !

Bases, valeur de ce site ici 

ELECTRICITE SPECIFIQUE
La consommation d'électricité annuelle spécifique (donc hors chauffage et ECS et cuisson)
d'un foyer de 3 personnes vivant confortablement dans 100 m2 étant d'environ 3700 Kwh/an,
on voit que ces besoins serait comblés avec une installation d'environ 30 m2 de panneaux photovoltaïque.


EAU CHAUDE SANITAIRE

La consommation d'eau chaude sanitaire (ECS) d'un foyer de 3 personnes vivant confortablement
étant d'environ 4500 kWh/an (à 250 L/jour pour le foyer),
en supposant que nos panneaux solaires thermiques fournissent une température suffisante (capteurs à tubes sous vide),
 on voit que ces besoins seraient « théoriquement » comblés
avec une installation d'environ
7,5 m2 de panneaux solaires thermiques, ce qui est cohérent avec la littérature.
Voir par exemple ici
Dans la réalité, on prendra une surface de capteur inférieure (environ 4 m2),
et on couvrira 60% des besoins, le complément étant assuré par une autre énergie (électrique par exemple)



CHAUFFAGE
Quant à la consommation de chauffage pour ce même foyer, qui nécessite quelques 13000 kWh,
en supposant que nos panneaux solaires thermiques fournissent une température suffisante,
on voit qu'il nous faut environ 20 m2 de capteurs solaires thermiques.
En réalité, pour le chauffage solaire, on utilise un chauffage d'appoint
(bois, fuel, gaz, charbon... ou électricité)
qui fournit environ 50% de l'énergie thermique nécessaire,
la moitié étant assuré au moyen des capteurs solaires
(donc ici environ 10 m2 qui fourniraient quelques 6000 kWh)
Voir par exemple ici (en page 66):

en chauffage uniquement


ou en chauffage combiné avec l'ECS


* * *

Avec des panneaux souvent produits en Chine, à 3 €/Wc (donc 300 €/m2 de panneau),
ce n'est pas encore la panacée... mais qui sait...
le solaire à de beau jour devant lui !




Parenthèse : le bilan radiatif
Si le flux qui arrive sur la terre en haute atmosphère est de 1367 W/m2,
et si le flux qui arrive sur nos panneaux est au maximum de 1000 W/m2
(face au soleil, par temps clair, en plein été, à midi),
il ne faut pas les confondre avec le flux moyen qui arrive sur terre, qui n'est "que" de 340 W/m2.

Explications.

La terre nous l'avons vu, reçoit environ 1367 W/m2,

il s'agit de m2 de disque vu du soleil !!
(donc aussi de m2 de panneaux solaires qui seraient altitude, sans filtre de l'atmosphère.
Par exemple sur unpanneau de la station spatiale internationale.)
Mais une fois que ce flux atteint la terre, il se réparti sur toute la surface de la terre.

Commment passer des m2 de disque, au m2 de terre ?
Réponse : en divisant par 4 !



La surface du disque terre vu du soleil est la surface d'un cercle de rayon Rterre soit π. Rterre2 
La surface de la terre est la surface d'une sphère de rayon Rterre soit 4. π. Rterre2 
nos 1367 W/m2 que j'arrondi à 1368 W/m2 sont à répartir sur toute la surface du globe,
et deviennent 1368/4 = 342 W/m2.

Cette valeur est une moyenne pour la planète, et les valeurs locales
sont différentes si l'on est au pôle ou au coeur du Sahara.
Si l'on regarde une carte du monde en prenant en compte les variations locales,
on a approximativement quelque chose comme cela (valeur sans garanties !) :


Quand on étudie l'effet du rayonnement solaire sur le climat (et donc pas sur des panneaux),
c'est ce flux thermique qui nous intéresse. On en a en particulier besoin
pour établir le bilan thermique de notre planète. On parle souvent de bilan radiatif.

Il est représenté ci-dessous.


Comme on le voit, c'est un peu compliqué. Si vous souhaitez une explication,
je vous invite à la parcourir sur la présentation que vous trouverez ici



Le 340 W/m2 est le flux qui arrive du soleil
88 W/m2 sont réémis vers l'espace par diffusion de l'atmosphère (68) ou des particules (20)
14 W/m2 sont réémis vers l'espace par reflexion terrestre.
Enfin, 65 W/m2 sont absorbés dans l'atmosphère.

Pendant ce temps, notre planète emet elle aussi un fluxx d'Infra Rouge : 390 W/m2,
dont une petite partie va vers l'espace (20 W/m2), le reste (370=390-20) va donc vers l'atmosphère.
Un flux de chaleur latente de 78 W/m2 provenant de l'évaporation et de la condensation
monte également du sol, ainsi que 24 W/m2 provenant de la diffusion de chaleur sensible.
De la chaleur accumulée dans l'atmosphère (65 du soleil + 370+78+24) = 537 W/m2,
une partie va  vers l'espace par emission de l'atmosphère (130 W/m2) ou des nuages (88 W/m2).
Le reste retourne vers la terre (319 W/m2), grâce auquel notre température est vivable
(autour de 15° et non de -18° si ce flux n'existait pas). C'est l'effet de serre naturel !
(par opposition au surplus d'effet de serre lié au trop plein de CO2, de CH4
ou des autres GES que nous émettons inconsidéremment depuis le début de l'aire industrielle.

Vous remarquerez que sur ce schéma, il n'y a pas d'accumulation de flux.
Le bilan au niveau du sol est nul : 173-390+319-78-24=0
Le bilan au niveau de l'atmosphère est nul : 65+(390-20)+78+24-88-130-319= 0
le bilan au niveau de l'espace est nul : 340-88-14-20-130-88=0
Le système terre est en équilibre. Ouf !