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EFFONDREMENT


Effondrement

La lecture du livre de Jared Diamond 

"Effondrement - Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie", 
m'a donné matière à méditation, en cette période électorale propice aux réflexions politiques.
Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur l’œuvre de l'auteur,
celle-ci a le mérite de questionner sur un sujet essentiel
en période de disette économique et de dysfonctionnement climatique.

L'auteur liste et explique dans son ouvrage les différents facteurs
 qui ont pu intervenir dans l'effondrement de sociétés humaines,
qu'elles soient anciennes (Mayas, île de Pâques, Viking... ), ou beaucoup plus récentes (Rwanda, Haïti).



L'auteur entend par effondrement:
«Une réduction drastique de la population humaine et/ou de la complexité politique/économique/sociale,
sur une zone étendue et une durée importante».

Comme vous le savez, le Club de Rome  a fait des travaux (Rapport Meadows) peu optimistes en ce qui concerne notre société.
Suite à ces travaux, ce groupe de réflexion a alerté depuis les années 1972 nos contemporains
 sur l’occurrence tout à fait plausible d'un effondrement de la société occidentale, et ce avant les années 2030.






 Les facteurs favorables à une crise

Ce sont ce type de publications (celles du GIEC et de groupes de réflexion divers), et les risques que je perçois 
qui m'ont notamment conduit à publier le présent site.

Mon analyse me fait percevoir 3 facteurs à mon sens prépondérants qui gouvernent la santé 
(et donc la survie ou l’effondrement) d'une société, d'un groupe, d'un foyer (le éco – oikos - de écologie).

Ces facteurs sont :
le facteur thermodynamique
le facteur mimétique

le facteur contextuel



Le facteur thermodynamique

Il reflète un principe simple : une personne a besoin d'énergie (de calories) pour vivre, énergie qu'elle puise dans son environnement. Une société d'individus, ayant un mode de vie donné, a besoin pour survivre d'une certaine quantité de ressources, in fine sous forme d'énergie (voir notamment la page sur l'énergie grise ici).

L'environnement ne peut fournir plus qu'une certaine quantité limitée d'énergie (conservation de l'énergie, croissance entropique), et l'épuisement de certaines ressources peut atteindre un seuil de non renouvellement (ex : biomasse), voire d’irréversibilité (ex : pétrole, gaz, charbon, uranium).

Une société se doit de connaître ses limites et mettre en œuvre en permanence les moyens de ne pas les dépasser.

Des facteurs endogènes venant faire croître les besoins (effet de mode, nouvelle technologie), limitant les ressources (surconsommation de ressource fossiles, ou dépassement des capacités de renouvellement : déforestation...), ou simplement perturbateur (introduction d'une espèce animale étrangère, OGM, autres pollutions...) remettent en permanence et périodiquement l'équilibre en question.

Quand la société vit au dessus de ses moyens, et quand les limites sont franchies, la gestion des ressources entre dans un espace chaotique (voir la page sur le chaos ici), où tout est possible.

Le  retour à l'équilibre peut être compromis voire impossible à l'échéance d'une civilisation (reforestation trop lente ou impossible, non renouvellement des ressources en eau, épuisement définitif de minerais ou de matières premières, destruction photochimique trop lente de gaz à effets de serre, polluants).

Dans le meilleur des cas, il suffit d'adapter son mode de vie, mais dans la plupart des cas, l'inertie des comportements est trop importante pour permettre un retour à l'équilibre suffisamment rapide, et la crise survient. Elle peut conduire à une rupture, à un effondrement.



Le facteur mimétique

Un humain a naturellement le désir d'être ou de faire comme son voisin. En tout état de cause, il souhaite avoir comme, et en tout cas ne pas avoir moins que le voisin. Il sera donc poussé à ne pas s' auto-limiter dans ses désirs.

Il faut absolument éviter tout jugement moral vis à vis de cette tendance mimétique. Cette capacité à imiter signe indifféremment nos capacités à apprendre, à entrer en compétition, ou à entrer en conflit . Elle n'est en elle-même ni bonne ni mauvaise. Elle témoigne simplement des capacités de notre processeur : le cerveau humain.

Dans le cas qui nous intéresse, si par exemple la société nécessite qu'une limitation de la croissance et de consommation soit nécessaire, l'humain aura naturellement la réflexion intérieure suivante : «si je me limite, il y en aura plus pour les autres, mais les autres en profiteront et pas moi, donc je ne souhaite pas me limiter».

Cette projection naturelle est à l'origine de notre besoin de justice, et également de notre convoitise, et au pire des conflits d'intérêts de toutes sortes qui peuvent déboucher sur des conflits armés pour s'approprier les ressources disponibles.

L'auto-limitation, le sens du collectif, voire à l'extrême celui du sacrifice, est le fruit d'une évolution difficile de l'humain vers l'être humain. Elle n'a rien de naturel. Cette faculté d'auto-limitation repose in fine sur une culture et des valeurs (le sens du bien, du mal et de l'amour) difficile à intégrer.

Dans la plupart des cas, une auto-limitation a minima est gérée au travers de limites légales (quotas) ou de lois, garde-fous des déviances de notre mimétisme. Dans bien des cas, des forces incitatives peuvent être suffisantes pour que les limites soient respectées (c'est la carotte qui s'oppose au bâton). Pour palier le déficit d'intégration intérieure des limites (notre surmoi), des forces extérieures plus coercitives telles que la justice, le rationnement administratif, voire l’intervention de la police ou de l'armée peuvent être nécessaire.


Le facteur contextuel

Il s'agit des multiples facteurs événementiels exogènes qui donnent résilience ou fragilité à une société donnée.

Des événements naturels générateurs d'accidents (tremblement de terre, éruption, tsunami), des événements climatiques entraînant des famines (sécheresse, pluie diluvienne, ouragan, vague de froid), des événements biologiques entraînant des maladies (recrudescence d'insectes, ou d'autres vecteurs bactériologiques ou viraux)

Pour s'adapter à de tels contextes déstabilisateurs, des moyens sont mis en œuvres,

  • qu'ils soient préventifs (construction antisismique, digue, adaptation amont des comportements...),

  • palliatifs (moyen de secours opérationnel, groupes électrogènes, réserves alimentaires, réserves de médicaments, forces médicales, hôpitaux , forces armées disponibles, sécurité civile, réquisition de ressources...)

  • ou encore au travers d'une possibilité de fuite (hébergement par des proches ou des ONG, déplacement des populations, immigration)



Le tempo de la crise ou de l’effondrement peut être lié à chacun des trois facteurs précédents,
que ce soit parce que une limite interne est franchie, parce qu'un conflit s'envenime
ou parce qu'un événement extérieur déstabilisateur ou catalyseur survient
Par ailleurs, ces différents facteurs peuvent entrer en synergie, venant renforcer l'impact global.

éviter l'effondrement


Pour éviter effondrement, la société doit donc s'équiper convenablement, au travers :
  • d'une politique rationnelle de gestion des ressources (tenant compte de l'expérience et de la science) et efficiente (efficace et économe), et donc d'indicateurs en permanence pertinents et contrôlés et comparés aux seuils limites,

Ci-dessus, l'indicateur ECO2 Climat
  • de valeurs pertinentes, éprouvées , bien comprises et acceptées (donc non fondées sur des croyances, mais sur l'expérience), de manière à aboutir en pleine conscience à des décisions courageuses, respectueuses, et matures.

wwf - before its to late
  • de la mise en œuvre d’infrastructures résilientes (c'est-à dire resistantes aux perturbations les plus diverses) et durables, et d'une organisation adéquate et adaptable

Par exemple, et aujourd'hui :
  • si le PIB n'est pas un bon indicateur (en cela que la croissance visée pousse à l'effondrement de la société, par surconsommation accélérée des ressources, énergétiques en particulier), c'est qu'il faut en changer, par exemple en comptabilisant en parallèle l'énergie grise (à minimiser) correspondant à ce même PIB et en abandonnant petit à petit l'indicateur inadéquat,
  • si l'auto-limitation n'est pas au rendez-vous (en cela que nos comportements individuels consuméristes poussent à l’effondrement), c'est qu'il faut expliquer, motiver, et orienter convenablement les comportements, par exemple au travers d'une taxe sur l'énergie et sa redistribution vers les vertueux, les plus nécessiteux, et les travaux bénéfiques d'infrastructure,
  • si l'infrastructure peut être fragilisée par un événement exogène au pays (comme un pic pétrolier), c'est qu'il faut adapter les infrastructures en conséquences (grand travaux d'isolation, sources d'énergies décarbonés...).
Pour conclure... 3 min de video