Les facteurs favorables à une crise
Ce sont ce type de publications (celles du GIEC et de groupes de réflexion divers), et les risques que je perçois
qui m'ont notamment conduit à publier le présent site.
Mon
analyse me fait percevoir 3 facteurs à mon sens prépondérants
qui gouvernent la santé
(et donc la survie ou l’effondrement) d'une
société, d'un groupe, d'un foyer (le éco – oikos - de écologie).
Ces
facteurs sont :
le
facteur thermodynamique
le
facteur mimétique
le
facteur contextuel
Le
facteur thermodynamique

Il
reflète un principe simple : une personne a besoin d'énergie (de
calories) pour vivre, énergie qu'elle puise dans son environnement.
Une société d'individus, ayant un mode de vie donné, a besoin
pour survivre d'une certaine quantité de ressources, in fine sous
forme d'énergie (voir notamment la page sur l'énergie grise ici).
L'environnement
ne peut fournir plus qu'une certaine quantité limitée d'énergie
(conservation de l'énergie, croissance entropique), et l'épuisement
de certaines ressources peut atteindre un seuil de non renouvellement
(ex : biomasse), voire d’irréversibilité (ex : pétrole, gaz,
charbon, uranium).
Une
société se doit de connaître ses limites et mettre en œuvre en
permanence les moyens de ne pas les dépasser.
Des
facteurs endogènes venant faire croître les besoins (effet de mode,
nouvelle technologie), limitant les ressources (surconsommation de
ressource fossiles, ou dépassement des capacités de renouvellement
: déforestation...), ou simplement perturbateur (introduction d'une
espèce animale étrangère, OGM, autres pollutions...) remettent en
permanence et périodiquement l'équilibre en question.
Quand
la société vit au dessus de ses moyens, et quand les limites sont
franchies, la gestion des ressources entre dans un espace chaotique
(voir la page sur le chaos ici), où tout est possible.
Le
retour à l'équilibre peut être compromis voire impossible à
l'échéance d'une civilisation (reforestation trop lente ou
impossible, non renouvellement des ressources en eau, épuisement
définitif de minerais ou de matières premières, destruction
photochimique trop lente de gaz à effets de serre, polluants).
Dans
le meilleur des cas, il suffit d'adapter son mode de vie, mais dans
la plupart des cas, l'inertie des comportements est trop importante
pour permettre un retour à l'équilibre suffisamment rapide, et la
crise survient. Elle peut conduire à une rupture, à un
effondrement.
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Le
facteur mimétique

Un
humain a naturellement le désir d'être ou de faire comme son
voisin. En tout état de cause, il souhaite avoir comme, et en tout
cas ne pas avoir moins que le voisin. Il sera donc poussé à ne
pas s' auto-limiter dans ses désirs.
Il
faut absolument éviter tout jugement moral vis à vis de cette
tendance mimétique. Cette capacité à imiter signe indifféremment
nos capacités à apprendre, à entrer en compétition, ou à entrer
en conflit . Elle n'est en elle-même ni bonne ni mauvaise. Elle
témoigne simplement des capacités de notre processeur : le cerveau
humain.
Dans
le cas qui nous intéresse, si par exemple la société nécessite
qu'une limitation de la croissance et de consommation soit
nécessaire, l'humain aura naturellement la réflexion intérieure
suivante : «si je me limite, il y en aura plus pour les autres, mais
les autres en profiteront et pas moi, donc je ne souhaite pas me
limiter».
Cette
projection naturelle est à l'origine de notre besoin de justice, et
également de notre convoitise, et au pire des conflits d'intérêts
de toutes sortes qui peuvent déboucher sur des conflits armés pour
s'approprier les ressources disponibles.
L'auto-limitation,
le sens du collectif, voire à l'extrême celui du sacrifice, est le
fruit d'une évolution difficile de l'humain vers l'être humain.
Elle n'a rien de naturel. Cette faculté d'auto-limitation repose in
fine sur une culture et des valeurs (le sens du bien, du mal et de
l'amour) difficile à intégrer.

Dans
la plupart des cas, une auto-limitation a minima est gérée au
travers de limites légales (quotas) ou de lois, garde-fous des
déviances de notre mimétisme. Dans bien des cas, des forces
incitatives peuvent être suffisantes pour que les limites soient
respectées (c'est la carotte qui s'oppose au bâton). Pour palier le
déficit d'intégration intérieure des limites (notre surmoi), des
forces extérieures plus coercitives telles que la justice, le
rationnement administratif, voire l’intervention de la police ou de
l'armée peuvent être nécessaire.

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Le
facteur contextuel

Il
s'agit des multiples facteurs événementiels exogènes qui donnent
résilience ou fragilité à une société donnée.
Des
événements naturels générateurs d'accidents (tremblement de
terre, éruption, tsunami), des événements climatiques entraînant
des famines (sécheresse, pluie diluvienne, ouragan, vague de froid),
des événements biologiques entraînant des maladies (recrudescence
d'insectes, ou d'autres vecteurs bactériologiques ou viraux)
Pour
s'adapter à de tels contextes déstabilisateurs, des moyens
sont mis en œuvres,
-
qu'ils
soient préventifs (construction antisismique, digue, adaptation
amont des comportements...),
-
palliatifs
(moyen de secours opérationnel, groupes électrogènes, réserves
alimentaires, réserves de médicaments, forces médicales, hôpitaux
, forces armées disponibles, sécurité civile, réquisition de
ressources...)
-
ou encore au travers d'une possibilité de fuite (hébergement par
des proches ou des ONG, déplacement des populations, immigration)
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Le tempo de la crise ou de l’effondrement peut être lié à chacun des trois facteurs précédents,
que ce soit parce que une limite interne est franchie, parce qu'un conflit s'envenime
ou parce qu'un événement extérieur déstabilisateur ou catalyseur survient
Par ailleurs, ces différents facteurs peuvent entrer en synergie, venant renforcer l'impact global.
éviter l'effondrement
Pour éviter effondrement, la société doit donc s'équiper convenablement, au travers :
- d'une politique rationnelle de gestion des ressources (tenant compte de l'expérience et de la science) et efficiente
(efficace et économe), et donc d'indicateurs en permanence
pertinents et contrôlés et comparés aux seuils
limites,
- de
valeurs pertinentes,
éprouvées , bien comprises et acceptées (donc non
fondées sur des croyances, mais sur l'expérience), de
manière à aboutir en pleine conscience à des
décisions courageuses, respectueuses, et matures.

wwf - before its to late
- de la mise en œuvre
d’infrastructures résilientes (c'est-à dire
resistantes aux perturbations les plus diverses) et durables, et d'une
organisation adéquate et adaptable
Par exemple, et aujourd'hui :
- si
le PIB n'est pas un bon indicateur (en cela que la croissance visée
pousse à l'effondrement de la société, par surconsommation accélérée
des ressources, énergétiques en particulier), c'est qu'il faut en
changer, par exemple en comptabilisant en parallèle l'énergie grise (à
minimiser) correspondant à ce même PIB et en abandonnant petit à petit
l'indicateur inadéquat,
- si l'auto-limitation n'est pas au
rendez-vous (en cela que nos comportements individuels consuméristes
poussent à l’effondrement), c'est qu'il faut expliquer, motiver, et
orienter convenablement les comportements, par exemple au travers d'une
taxe sur l'énergie et sa redistribution vers les vertueux, les plus
nécessiteux, et les travaux bénéfiques d'infrastructure,
- si
l'infrastructure peut être fragilisée par un événement exogène au pays
(comme un pic pétrolier), c'est qu'il faut adapter les infrastructures
en conséquences (grand travaux d'isolation, sources d'énergies
décarbonés...).
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