PIB : indicateur obsolète ?

Dans cette page
Le PIB : une célébrité
PIB et scotomisation : les 12 oubliés
Vers de nouveaux indicateurs (HPI, IDH, MPI)
La corruption : un indicateur particulier
Indicateur de performance du secteur public
Autres
La commission Stiglitz et l'obsolescence du PIB

Allons plus loin
Piste : quels indicateurs demain ?




PIB : célèbre indicateur contemporain

Ignoranti quem portum petat nullus suus uentus est
Il n'y a pas de vent favorable au navire qui ne sait ou il va

SENEQUE, Lettre à LUCILIUS (LETTRE LXXI)
Qui ne sait pas vers quel port il doit tendre n’a pas de vent qui lui soit bon.

Le PIB, est le Produit Intérieur Brut,
c'est à dire la valeur que tous les acteurs du pays ajoutent à ce qui y entre
(que cela vienne de l'extérieur – les importation- , ou à ce qui est tiré de son sol).
Ensuite, la totalité de ce qui sort est appelé la production, qu'elle soit destiné ou non au marché intérieur.
On a donc PIB = sortant-entrant, ou encore: PIB = production – importation.
D’où son nom de «valeur ajoutée». Voir 3ème figure ici 

PIB en 2006


PIB en 2010



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 PIB et scotomisation

Le gros problème de cet indicateur, 
est qu'il ne prend pas en compte un certain nombre de facteurs qui sont devenus de moins en moins négligeables 
(Le livre Effondrement, de Jared Diamond, en dresse une liste très significative, et les cours de JMJ également) :


Les 12 oubliés du PIB

1. les destructions d'habitats naturels (forêts, marais, récifs de corail)

2. la disparition des ressources sauvages (poissons)

3. la disparition de la biodiversité (plantes, espèces animales, insectes pollinisateurs comme les abeilles)

4. la dégradation des terres arables par les pratiques agricoles inadaptées, l'érosion des sols, les engrais)

5. l'épuisement des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon, uranium, métaux...) - voir ici 

6. l'épuisement des stocks d'eau douce mondiale (irrigation, industrie...)

7. l'épuisement du gisement solaire végétal (la surface agricole) du fait de la croissance des constructions humaines

8. la pollution de l'environnement (atmosphère, sols, océan, lacs, rivières) par des produits toxiques (déchets non recyclés, produits métalliques ou chimiques, insecticides, pesticides, herbicides, produits radioactifs), ou encore les impacts  de produits biologiques non maîtrisés (de l'obésité au diabète, du tabac au cancer, du médiator à la contamination par le Sida) ; voir ici 

9. l'envahissement par des espèces non autochtones (biologiques; mais transgénique et autres OGM, importations végétales ou animales : des jacinthes d'eau du lac Tchad aux lapins et renards australiens)

10. l'augmentation de la température planétaire du fait des gaz à effets de serre (CFC, méthane, CO2...), et de ces conséquences prévisibles (mouvement des populations d'insectes et maladies associées à ces vecteurs, inadaptation des espèces végétales, changements climatiques, montée des eaux - voir ici 

11. la diminution du ratio ressources/population du fait de la croissance de la population mondiale

12. la production de déchets d'origine humaine et plus généralement notre poids sur l'environnement - voir ici  



Tout ces facteurs appauvrissants ont des impacts bien réels :
sur la santé - crises sanitaires ; de la vache folle à l'hécatombe estivale française de 2003 ,
l'épuisement du capital santé ; maladies auto-immunes, cancer, maladies cardiovasculaires,
sur l'économie contemporaine – crises économiques et financières, 
sans compter l'impact prévisible sur les générations futures.
Pourtant, ils ne sont toujours pas pour autant défalqués du PIB !



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Vers de nouveaux indicateurs

Devant les aberrations qui précèdent,  quelques nouveaux indicateurs ont déjà fait leur apparition, 
comme ceux que rappellent Nomana ici et  (bonheur et revenu annuel par habitant), 

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Le HPI -  Happy Planet Index


Le Happy Planet Index (HPI), ou indice de la planète heureuse, 
est un indicateur économique alternatif au PIB. 
Créé par un think tank britannique, la New Economics Foundation (NEF), 
le HPI prend en compte le bien-être humain et les incidences sur l'environnement. 
Il classe 178 pays d'après 3 indicateurs : 
l’empreinte écologique, l’espérance de vie et le degré de bonheur des populations.




Ne nous décourageons pas...

...l'essentiel est invisible pour les yeux...

HPI map
http://www.happyplanetindex.org/explore/global/index.html
http://www.happyplanetindex.org/explore/global/life-sat.html


Global


Footprint


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Le IDH - Indice de Développement Humain


L'indice de développement humain (IDH) est un indice statistique composite,
créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990
pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde.
L'IDH se fonde sur trois critères majeurs : l'espérance de vie, le niveau d'éducation et le niveau de vie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_IDH_des_pays

A voir également le cas spécifique de l'Afrique, continent le plus pauvre du monde :
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_l%27Afrique


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Le MPI -  Multidimensional Poverty Index


L'indice de pauvreté multidimensionnel, en anglais Multidimensional Poverty Index (MPI),
est un indice statistique évaluant la pauvreté dans les pays en développement,
créé par un département de l'Université d'Oxford en 2010
et utilisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
pour son Rapport d'octobre 2010.

Dix indicateurs de la pauvreté à la fois, d'où son caractère « multidimensionnel » :
    la mortalité infantile (si un enfant est mort dans la famille) ;
    la nutrition (si un membre de la famille est en malnutrition) ;
    les années de scolarité (si aucun membre n'a fait cinq ans à école) ;
    la sortie de l'école (si un des enfants a quitté l'école avant 8 ans) ;
    l'électricité (si le foyer n'a pas l'électricité) ;
    l'eau potable (s'il n'y en a pas à moins de 30 minutes de marche) ;
    les sanitaires (s'il n'y en a pas ou bien partagés avec d'autres) ;
    le sol de l'habitat (si le sol est couvert par de la boue, du sable ou du fumier) ;
    le combustible utilisé pour cuisiner (si c'est du bois, du charbon de bois ou de la bouse) ;
    les biens mobiliers (si pas plus d'un bien parmi : radio, télévision, téléphone, vélo, moto).

MPI map
http://www.ophi.org.uk/wp-content/uploads/MPI2011/web/StatPlanet.html
et aussi
http://www.ophi.org.uk/policy/multidimensional-poverty-index/mapping-the-mpi/
http://www.ophi.org.uk/wp-content/uploads/MPI.pdf?cda6c1




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Un indicateur particulier : la corruption



Il existe un indicateur particulier qu'il ne faut pas perdre de vue, celui de la corruption, au travers de l'Indice de Perception de la Corruption (IPC), émanant de Transparency International (TI).

La corruption capte au profit de quelques-uns les ressources normalement destinées à tous.
Selon une estimation de la Banque mondiale, en 2001-2002 1 000 milliards de dollars auraient été détourné en pots-de-vin. Ce montant représente environ 3% des échanges de la planète pour cette même période.

Transparence International France est la section française de Transparency International (TI), la principale organisation de la société civile qui se consacre à la transparence et à l’intégrité de la vie publique et économique.

La France, avec une note de 7 sur 10 (+0.2 point) se maintient au 25ème rang, juste derrière les Etats-Unis. Elle reste ainsi moins bien notée que de nombreux Etats européens tels que le Danemark (2ème), les Pays-Bas (7ème), l’Allemagne (14ème), le Royaume-Uni (16ème) ou encore la Belgique (19ème), où les niveaux d’intégrité et de transparence de la classe politique et des services publics sont perçus comme étant mieux assurés que dans l’hexagone.

En 2008
En Europe :
France : 6.9

>8 : Danemark, Suède, Suisse, Finlande, Pays-Bas, Islande, Luxembourg, Autriche
<5 : Italie, Grèce, Lithuanie, Pologne, Roumanie, Bulgarie

Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, l'IPC est majoritairement dans la fourchette 3-5 (Pays pétroliers à 6, Dictatures à 2).

L'Amérique du Sud, l'Asie, et l'Europe de l'Est sont dans les mêmes eaux.


En Afrique subsaharienne, à part des exceptions comme l'Afrique du Sud (4.9), l'IPC est quasiment toujours <3.

La carte donne l'IPC pour 2011.



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Indicateur de performance du secteur public


Une autre mesure complète les indicateurs précédents : l'efficience du secteur public.
http://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/scpwps/ecbwp242.pdf
et 
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_France


Le secteur public Français a une efficacité jugée moyenne pour un coût élevé.
Son efficience (ratio efficacité/coût) est donc relativement faible.

Cette efficience (l'efficacité à moindre coût) est gage d'une bonne redistribution de l'impôt. 
On voit ici les piètre position de l'Italie, du Portugal et de la Grèce, Pays Européens très concernés par la crise.




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Autres indicateurs

Il existe encore d'autres indicateurs, comme les IPH1, IPH2 (Indicateurs de Pauvreté Humaine) ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_de_pauvret%C3%A9

Ou encore les rapports de l'ONU sur le développement humain.
http://hdr.undp.org/fr/statistiques/acceder/
Chaque année, le Rapport sur le développement humain
présente une mine d'informations statistiques sur différents aspects du développement humain.
Toutes ces données sont disponibles et peuvent être téléchargées de différents manières.
http://hdr.undp.org/fr/donnees/profils/
http://hdr.undp.org/fr/donnees/carte/



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Parmi les derniers indicateurs Français en date, le bilan Carbone National Eco2 Climat, de Carbone 4,
présenté une fois par mois à la télévision sur TF1 par Jean-Marc Jancovici.
http://www.carbone4.com/fr/actualites/eco2climat
http://lci.tf1.fr/eco-climat/
http://s.tf1.fr/mmdia/a/37/6/10358376lyznr.doc


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la commission Stiglitz et l'obsolescence du PIB

Même Nicolas Sarkozy a demandé à une commission de ce pencher sur de nouveaux indicateurs.
La commission Stiglitz est née en janvier 2008.

Parmi les membres de cette commission, figurent notamment cinq prix Nobel d'économie, 
dont Joseph Stiglitz, et également Amartya Sen,  
 qui reçu le prix Nobel d'économie en 1998, notamment pour ses travaux sur la famine, 
sur l'économie du bien-être et les mécanismes de la pauvreté, 
et contributeur ,de l’invention de l'indicateur de développement humain (IDH) 
qui mesure la pauvreté en fonction de la santé, du niveau d’éducation et du niveau de vie.  

Cette commission, coordonnée par Jean-Paul Fitoussi, 
président de l'OFCE et ancien professeur de Science-Po, a rendue ces premières conclusions.

http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/documents/rapport_francais.pdf
http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/documents/Issues_paper_VF.pdf
http://www.stiglitz-sen-fitoussi.fr/fr/index.htm


Le rapport de la commission

Sur le rapport de la commission maintenant appelée  Stiglitz-Sen-Fitoussi, laissons parler l'INSEE

[…] Ce document s'appuie sur les très nombreux travaux de recherche appliquée qui ont été menés à bien dans les divers domaines des sciences économiques et sociales au cours des années récentes.
Ces travaux se sont efforcés de proposer des indicateurs synthétiques de bien-être plus appropriés que le PIB, ainsi que des tableaux de bord visant à appréhender performance économique et qualité de la vie à travers leurs différentes facettes.
[...] son rapport peut ainsi se lire comme une esquisse des grandes lignes à suivre lors de la construction d'un tel tableau de bord.
[…]
L'utilisation d'indicateurs alternatifs de niveau de vie conduit à quelques reclassements entre pays mais sans véritablement remettre en cause l'avance apparente des États-Unis.
Les indicateurs de conditions de vie font apparaître en revanche des contrastes bien plus marqués dans les domaines de la santé, de l'éducation, des risques de chômage et de pauvreté ou de sécurité.
Les contributions des différents pays au problème de soutenabilité climatique varient du simple au triple.
[et enfin...]
Quant à la soutenabilité économique, l'indicateur proposé par la commission suggère qu'elle reste tendanciellement assurée, mais avec une marge de sécurité assez faible dans plusieurs pays.


FAIR - Forum pour d'autres indicateurs de richesse

Une autre organisation tente de reprendre la suite des travaux de la commission.
Il s'agit de FAIR (acronyme en forme de clin d'œil qui signifie juste ou équitable en anglais),
collectif « Forum pour d'autres indicateurs de richesse ».


FAIR est une organisation
qui regroupe une cinquantaine de chercheurs et de militants associatifs
réfléchissant d'une manière critique à la question des indicateurs économiques
et des indicateurs de progrès des sociétés.

http://www.idies.org/index.php?category/FAIR
http://www.adels.org/territoires/517.htm


Dans un article publié par Le soir en Belgique le 24 juin 2009, on trouve le résumé de l'analyse du collectif FAIR  au sujet des travaux de la Commission Stiglitz :

Il souligne à la fois « l'avancée notoire en termes de diagnostic » réalisée par la Commission,
à savoir la remise en cause du PIB en tant qu’indicateur de performance et de progrès,
Il ignore les effets prédateurs du productivisme et de la dérégulation sur la vie sociale et sur l’environnement.
Il compte positivement des activités néfastes ou qui ne font que réparer des dégâts d’origine humaine.
Il est indifférent à la mise en cause des biens communs vitaux (eau, air, sol…) et à la violation des droits fondamentaux de milliards de personnes qui en résulte.
Il a été incapable de nous alerter sur l’existence et l’aggravation des crises sociales, écologiques, économiques et financières.
Il nous a aveuglés et rendus collectivement insensibles aux dérives de notre modèle de développement."
Sur le côté critique, il met en cause nettement l'indicateur privilégié par la Commission Stiglitz pour pallier les insuffisances du PIB, qu'il juge  exclusivement monétaire, incompréhensible pour les non-spécialistes, inadapté à la décision politique.

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En résumé, le diagnostic est posé, et c'est déjà un grand pas.

Cependant, si le PIB «nous a aveuglés», comme le résume Le Soir, et s'il conclut que la « soutenabilité économique » reste « tendanciellement assurée » dixit la critique de l'INSEE, c'est que notre vision des bons indicateurs est encore bien balbutiante !
Il est vrai que les membres de la commission étaient d'abord et surtout.... des économistes.
D'autres profils plus scientifiques auraient été les bienvenus.

Ainsi, comme le dit encore tout récemment Robert Cobbaut, économiste Belge, dans Le Soir du Samedi 11 février 2012, "Les économistes doivent revoir fondamentalement leurs modèles" et creuse un peu plus cette question ici : http://archives.lesoir.be/debat-les-economistes-doivent-revoir-fondamentalement_t-20120211-01TU47.html

« La formation en économie est essentiellement structurée par un paradigme, le paradigme néoclassique, construit sur des hypothèses extrêmement fortes et qui ne possède pas le moins du monde ce à quoi il prétend le plus : un caractère de généralité. Il ne peut s’appliquer que de manière le plus souvent partielle. » En effet, la « science économique », c’est, pour beaucoup, exclusivement la théorie dite « néoclassique ». Ses tenants dominent, pratiquement sans partage, les facultés universitaires. Or, « l’économie néoclassique, avant de se donner pour tâche d’expliquer (“sortir de ses plis”) la réalité observable, s’est construite comme une discipline normative, c’est-à-dire théorie formelle du choix rationnel, sur la base d’hypothèses trop rarement et trop sommairement explicitées ».

Comme le poursuit l'article : En fait, celles-ci – la rationalité conçue comme cohérence totale, la neutralité du mécanisme de marché, la disponibilité de toute l’information pertinente et le futur toujours probabilisable – orientent le raisonnement de manière décisive.




Le PIB est bel et bien... obsolète


Quoi qu'il en soit, nos dirigeants savent déjà à quoi s'en tenir : le PIB est un indicateur obsolète.
Mais persiste à le suivre... car ils n'ont pas autre chose. Et peut leur importe si cela nous mène dans le mur, à grande vitesse.

L'excellent article de JMJ dans La Tribune du 20/02/2012  ou les événements actuels (crise économique, dettes, pétrole...) qui mettent en lumière l’inadaptation des propos de nos candidats au poste national suprême aux immenses enjeux en cours (énergie, climat), nous en donne un éclairage équivalent.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

Il est urgent de trouver des remplaçants à cet indicateur fumeux et à ses rejetons, afin de permettre à nos capitaines navigateurs (ie : nos dirigeants les plus influents) , s'ils sont compétents, de suivre un cap cohérent, car comme vous le savez :

Il n'y a pas de vent favorable au navire qui ne sait ou il va.

Hélas, pour le moment, nos dirigeants, d'influence sûrement significatives, mais aux compétences encore incertaines, n'ont pas trouvé la boussole adéquate. Tout cela n'est pas bien rassurant et nous rappelle … le syndrome du Titanic de Feu (sur le plan politique) Nicolas Hulot...




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Allons plus loin

Tentons d'aller plus loin …
Parmi tous les schémas et cartes précédentes, l'un me semble tparticulièrement intéressant.
Sa lecture fait apparaître plusieurs zone qui n'ont pas la même histoire,
les mêmes atouts, ni certainement le même avenir.



Lecture du graphique

La zone bleu : les pays du premier monde, de l'occident industrialisé (Europe de l'Ouest, Océanie, Amérique du Nord et Japon) qui ont pu profiter à fond de la rente pétrolière durant les trente glorieuses pour construire leur infrastructure. Ce sont des pays à forte tendance démocratique où la corruption est faible ou limitée. Y règne un état d'esprit individualiste (propriété privée) et libéral (le laisser faire du marché). Cette zone est tournée vers le progrès technologique (à défaut d'être réellement tourné vers la Science). Tournée vers les services et désindustrialisée, cette zone sera fragilisée par la diminution relative des ressources. Le pétrole en premier lieu.
Elle doit sa résilience à ses infrastructures existantes. Ses valeurs sont en perte de vitesse, mais toujours présentes. Ces pays ont des ressources minières faibles, et sont très endettés. Ils sont fort militairement.

La zone violette: L’ Amérique du Sud et une partie de l'Asie (La Chine et sa sphère d'influence : Corée, Taïwan) .
Cette zone cherche à imiter la première, qu'elle suit. Les tendances démocratiques croissent mais sont encore faible. On y trouve 2 leader du BRIC, le Brésil et la Chine. L'endettement est relativement faible. Malgré la corruption significative régnante, les valeurs de solidarité et les valeurs religieuses y sont plus présentes que dans la zone bleue. L'agriculture étant encore significative devant l'industrie (la Chine mise à part), cette zone est a priori plus robuste que la zone bleu en cas de crise énergétique.

La zone verte : les pays d'Europe orientale les plus proche de l'Europe de l'Ouest et de la Méditerranée. Ce sont les pays de la zone rouge qui se sont rapproché de l'Europe de l'Ouest après la chute du mur de Berlin. Elle est logiquement entre ces 2 zones. Elle c'est tournée vers la démocratie, le libéralisme, et la technologie du premier monde. Encore rurale, elle est plus robuste que la zone bleu.

Le moyen orient et le Maghreb (absent du schéma) se répartiraient à priori dans une des 2 zones précédentes, violette ou verte.

La zone jaune : l'Afrique, et une partie de l'Asie (l'ancien empire britannique : Inde, Pakistan, Bangladesh + les Philippines). Plus rurale que la précédente, sa population adopte très légèrement les technologie occidentales (les cellulaires par exemple). Déjà robuste face à la pauvreté et peu dépendante de l'occident (sauf quelques pays sous perfusion), un retournement énergétique ne changerait pas significativement la donne . En revanche, son poids démographique la met en danger de manière récurrente. Elle a parfois un sous-sol riche qui intéresse toute les grandes puissances. L'inde et la Chine font partie de cette zone (la Chine étant à cheval sur 2 zones)

La zone rouge : les pays de l'est les plus proche de l'ancien bloc soviétique (Russie, Ukraine, Balkans), qui peine à se relever de l'effondrement de l'ancien régime socialiste, corrompu et peu efficace, quoique solidaire. La Russie en est le leader. Avec de grande ressources en charbon et en gaz. L’ Ukraine a toujours de grandes ressources agricole. Le collectivisme et le dirigisme y sont toujours très présent. L'oligarchie prime sur la démocratie de façade. Ce bloc est toujours puissant militairement.

Il est fort possible que les contraintes énergétiques et climatiques ramène petit à petit les bleus vers le violet, et pas nécessairement dans contexte de privation. Encore faut-il avoir le temps de s'adapter, et donc de s'y mettre !


Un mot sur la ruralité, en prenant comme exemple les famines des années 1930 - citation :
"L'exode rural est la conséquence de l'industrialisation à toute vitesse, amenant ainsi à une chute brutale de la démographie paysanne et un entassement urbain sans urbanisation antérieure. Dans les pays occidentaux, l'exode rural par l'industrialisation de la société fut historiquement beaucoup plus lent ; des famines plus locales ou disettes y furent cependant constatées. En Russie, cette désertification rapide des campagnes fit s'effondrer une production agricole de type féodal déjà faible."


Révolution industrielle ... exode rural ....  délocalisation...
temps libre...  désindustrialisation... chômage... services...

Quelle est la suite ?  réindustrialisation ? conquête de la ruralité ?
Un article du journal Le Monde... pour réfléchir
par François de la Chevalerie, entrepreneur



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Piste : quels indicateurs demain ?


Quels qu'ils puissent être, les indicateurs choisis devront prendre en considération
les valeurs de respect mise en œuvre au sain du pays, qu'il s'agisse :


du respect des autres

du respect de l'environnement


Nous devons nous souvenir que ces valeurs là sont tellement fondamentales
qu'elles figurent en première place dans la Bible, livre qui, que l'on soit ou non croyant,
fut certainement à l'origine de la tradition orale destinée à faire passer  dans les 
mémoires,
de générations en générations, les «recettes de cuisine» les plus efficaces
pour la survie de la communauté et de la société.
(et de manière beaucoup plus intime, profonde et intelligente que cela peut en avoir l'air)

Ces valeurs, dont chacun peut évaluer l'impact dans sa vie de tous les jours,
sont mises en évidence dans le quart bleu du site Nomana.
Des valeur d'intériorité, de solidarité, de spiritualité,
tournée vers les relations et les valeurs humaines et communautaires les plus profondes :
un quart de notre cerveau. Encore faut-il apprendre à se servir de ce quart là !


L'occident chrétien fut la fondation de l'occident contemporain.
La science est née aussi dans cet occident chrétien, suffisamment plastique pour être compatible avec.
A l'origine de cette culture, un texte plusieurs fois millénaire
que toute une chaîne de génération a trouvé nécessaire de se transmettre.


Ces deux valeurs apparaissent toutes deux, de manière très explicite et soulignée au tout début de la Bible.
Vous pouvez les retrouver dans la traduction décapante,
qu'en à fait André Chouraqui à partir de l'hébreux en Genèse.
C'est à dire en "Entête" : http://nachouraqui.tripod.com/id83.htm 



La valeur de
respect de l'environnement

En Génèse 2 – 15.
«IHVH-Adonaï Elohîms prend le glébeux et le pose au jardin d’‘Éden,

pour le servir et pour le garder
.».

Cette phrase est je crois une des plus ancienne pensée écologique connue,
et un des rares objectifs assigné à l'humain (homme et femme non encore séparé). Il s'agit donc de
Servir et Garder la maison de l'humanité.


La valeur d'
union dans le respect des différences:

En Génèse 2.23-25.
«Le glébeux dit: « Celle-ci, cette fois, c’est l’os de mes os,
la chair de ma chair, à celle-ci il sera crié femme ­ Isha ­:
oui, de l’homme ­ Ish ­ celle-ci est prise. ».
Sur quoi l’homme abandonne son père et sa mère :
il colle à sa femme et ils sont une seule chair.
Les deux sont nus, le glébeux et sa femme: ils n’en blêmissent pas.


L'union dans le respect des différences,
c'est à dire la communion, est synonyme de solidarité.

Ici à travers la différence la plus irréductible,
celle entre l'homme et la femme, et dans son noyau le plus fondamental,
le couple, source de confiance (pas de honte en Gn 2.25!),
de stabilité, et de vie
 (le mot chair, corps – BaSaR - a la même racine qu'annoncer – BeSeR - une bonne nouvelle :
BeSoRah, ευαγγελιον – euanguélion - en grec et evangilium en latin).


Pas d'union dans le respect ... sans annonce, sans parole,
donc sans mettre la différence et les différents... en lumière !


De cela il découle les valeurs de démocratie, de non corruption....
.... de solidarité et de partage (ce à quoi sert l'impôt), de respect de l'environnement...,
tous éléments que nous devrons naturellement retrouver dans nos indicateurs les plus pertinents.
Entre la Jouissance immédiate en hypothéquant les ressources et l'avenir,
et la Résilience de la communauté, le PIB actuel a choisi un chemin très différent de la Tradition !
Ne laissons pas Saturne dévorer ses enfants.

Ce n'est pas un hasard si l'un des pays Européens les plus touchés par la crise est la Grèce, 
L'un des pays dont le secteur public est le moins performant (voir plus haut).