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"Made in France" et collectif : de la déliquescence à l'espoir.
27/07/2014




Ça y est ! On l'a trouvée !


 Notre nouvelle bouilloire Made in Europe ! 


Nous avions une vieille bouilloire un peu fuyarde, que nous souhaitions remplacer.
Une bouilloire Téfal de 10 ans d'âge ayant servie tous les jours, plusieurs fois par jour.


Bouilloire Téfal Made in France de 2004


Nous souhaitions la remplacer par une bouilloire Made In France.
Idée bizarre ?


Pourquoi Made in France ?
Sans être des franchouillards obsédés (à la maison, on entend autant de Français, que d'Allemand et d'Anglais),
nous considérons en effet qu'il est sain de donner du travail à des personnes qui ... travaillent en France,
Et donc des personnes qui vont payer des impôts en France, consommer en France... etc...
Et donc in fine ... cotiser pour l'éducation, la santé, la justice, la police,... les retraites ... en France !

Alors ?
Alors nous nous sommes mis en quête d'une bouilloire fabriquée en France, comme la première... ou à défaut en Europe.
Et nous avons cherché, cherché... longtemps cherché.

Après avoir parcouru durant plus de 6 mois tous les magasins, petits et grands,
toutes les grandes enseignes de France et de Navarre....
queue de chique !
Made in PRC, Made in RPC, Made in China... ça oui !
Mais en dehors de la République Populaire de Chine, de la Popular Republic of China, et de la China tout court... RIEN !


Les usines Européennes auraient-elles renoncées à mettre à disposition cet ustensile capital pour le thé ?
Le "savoir faire les bouilloires" aurait-il disparu de l’hexagone ? Du continent européen ?
Le tarif hors China serait-il prohibitif ?

Que nenni !
Car, à force de persévérance, c'est au cœur de l'Europe, en Alsace, dans le plus grand supermarché de Munster
 à quelques encablures du parlement européen que nous avons fini par trouver notre joyau !
Et à un prix tout à fait compétitif !

La voilà !

Bouilloire Philips Made in Germany de 2014



Si nous vous donnons cette information en primeur, c'est pour que vous puissiez en parler autour de vous !
Si le Made in France est peut être en perte de vitesse dans les bouilloires,
la bouilloire Made in Europe est encore de ce monde. Il reste donc un espoir.


Au cœur de l'Alsace, pays on ne peut plus européen, on trouve des bouilloires fabriquée en Europe


Peut être que cette nouvelle réjouira-t'elle le cœur de notre ministre du redressement productif ?
Qui sait !

Ce petit tour d'horizon étant fait, comme à chaque fois sur Nomana,
vous trouverez dans ce qui suit quelques éléments qui vont vous permettre d'approfondir le sujet en famille.




Le Made in : de l'industrialisation au consommateur

Qu'est-ce qui nous fait acheter ceci ou cela ?

Une étude de l'INSEE d'il y a quelques années résume assez bien les critères qui influences nos choix :
D'abord le rapport Qualité/Prix, puis le Prix ou la Qualité. La marque.  Le SAV et le pays d'origine ferme la marche.
En résumé, d'abord ce qui est palpable et lié au coût et à l'usage. Ensuite ce qui est dans la durée,
et enfin, le collectif, avec le Pays de Fabrication, ferme la marche.

Pourtant, comme nous l'avons vu,
donner du travail à des personnes qui travaillent en France,
qui vont payer des impôts en France, consommer en France... permettrait de financer tout nos besoins collectifs
comme l'éducation, la santé, la justice, la police, les retraites ... et bien non... cela reste loin derrière.




voir http://www.insee.fr/sessi/4pages/pdf/4p210.pdf

L'étude montre néanmoins que 4 personnes sur 10 sont prêtes à payer plus pour un produit Français plutôt qu'hors Europe,
car les produits Français sont jugés de bonne qualité. Cela étant, la limite du surcoût acceptable tourne autour de 10%.



l'industrialisation  depuis l'après guerre.

Quoi qu'il en soit, une autre étude montre que l'emploi industriel a considérablement diminué en France depuis le 1er choc pétrolier.
De plus de 5.5 millions de personnes en 1973, il est passé à moins de 3.5 millions de personnes en 2005.
L'étude montre par ailleurs que le poids des services n'a cessé d'augmenter.
L'Industrie par rapport au Services passant de 30% / 35%  en 1950, à 15% / 55% aujourd'hui



voir https://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326045 (Annexe 1.2)

On peut concevoir qu'avec une telle desindustrialisation, trouver des produits Made in France puisse présenter quelques difficultés !
Mais cela n'explique pas tout. Alors, pourquoi en est-on arrivé là ?


Approfondir le sujet en famille

Après avoir vu plus en détail le sujet du "Made In", quelques éléments pour poursuire le débat en famille.
De l'origine de l'industrialisation, à l'origine de la desindustrialisation, des risques liés aux ressources, à la démographie, au chômage,
en passant par le sens collectif qui bien qu'en deliquescence, sera nécessaire pour repartir sur de nouvelles bases.

Energie, industrialisation ... et chômage


http://fr.topic-topos.com/machine-a-vapeur-bischwiller



L'industrialisation nécessite l'usage de machine qui consomment beaucoup d'énergie en lieu et place des seules capacités musculaires humaines
(1 kWh musculaire coûterait 300 fois plus cher que nos kWh)
 
(voir la page domestique => ICI   et l'article e Quezako ? Que voyez-vous ci-dessous ? => ICI


La mécanisation aide de manière efficace l'homme à effectuer un travail, à un coût extrêmement bas,
quelques centaines de fois inférieur à celui qu'il serait si l'homme faisait le travail aujourd'hui réalisé par les machines.

Revers de la médaille, l'activité humaine se réfugie dans les Services... et le chômage
Voir la page démo => ICI  et
la page metier => ICI  



Faible coût de l'énergie... délocalisation – accentuation du chômage


Le coût extrêmement bas de l'énergie permet de transporter pour un coût ridicule des produits réalisés ailleurs dans le monde.

Aussi, le transport de marchandise de l'autre bout du monde n'induit qu'un surcoût misérable de 1%... pour notre bonheur ?
(voir la page délocalisation => ICI )

Dans le même temps, les travailleurs aux antipodes qui en sont encore pour la plupart à l'aube du développement,
sont beaucoup moins payés que les travailleurs européens.

Un Pékinois est ainsi payé plus de 4 fois moins qu'un Francilien (
voir la page délocalisation => ICI ) .

Ces 2 éléments conduisent les investisseurs à miser sur la différence de salaire et à délocaliser la production la plus standard
dans les pays à bas coût de main d’œuvre, accentuant le chômage des pays industrialisés.
Nos contrées ne peuvent se recentrer que sur des industries à haute valeur ajoutés (là ou les machines sont les moins efficaces)

Ainsi se creuse le déséquilibres entre :
- ceux qui du fait des gains de productivité deviennent ou restent sans travail (les chômeurs)
- ceux qui récoltent le fruit des inégalités salariales entre citoyens du monde et profitent des gains de productivités
(donc d'abord les consommateurs solvables des pays industrialisés)



Offre et demande en énergie : risque de déséquilibre

La demande mondiale en énergie va continuer de croître
(ne serait-ce que pour des raisons démographiques... nous prévoyons d'être 10 milliard en 2050).


voir http://www.humanecogenetics.com/demographie-sexualite/

L'industrialisation pour nous nourir à largement commencée = voir VIDEO
(cette vidéo illustre à l'extrême comment une certaine industrialisation peut nous faire perdre notre âme...)


L'offre mondiale dans certaines énergies va quant à elle continuer de décroître, ne serait-ce que pour des raisons physiques :

- liées au stock fini des combustibles fossiles ; même si ce stock reste important, il s'épuise
(voir page pétrole => ICIpage penurie pétrole => ICI   et page peak => ICI )
avec des énergies de remplacement encore balbutiantes (ex : fusion)


http://www.manicore.com/documentation/petrole/pic_futur_petrole.html
sur le schéma : pic pétrolier autour de 2020

- liées à sa surface limitée de notre planète, et ses limites de capacités de renouvellement (voir la page empreinte => ICI)
Ce déséquilibre entre demande et offre risque d'engendrer des tensions au niveau mondial, et pas seulement au niveau des prix...
(ex : quand il n'y a plus assez de gaz, même au prix fort, il n'y a plus assez de gaz pour tout le monde)

Voir par exemple la page gaz ici=> ICI



Croissance et énergie disponible


http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html

Comme la croissance du PIB est une fonction linéaire croissante de l'énergie disponible (voir la page démo => ICI),
cette croissance est du fait du déséquilibre ci-dessus amenée à décroître au fur et à mesure, jusqu'à ce que :

ou un changement de modèle économique intervienne,
qu'il soit de gré (lié à la mise en œuvre d'une vision politique d'envergure pour éviter un choc énergétique : la transition énergétique) 
ou de force (conflits  mondiaux subit suite à un choc énergétique, avec des relations causes effets souvent difficiles à identifier :
(voir page crise => ICI et aussi ICI )

ou qu'un saut technologique énergétique vienne bouleverser la donne et éviter un choc brutal
(ex. une révolution technologique dans le domaine du solaire ou la biomasse (ex : algues) ou du nucléaire (l’avènement de la fusion)



En résumé : le nécessaire sens collectif


L'énergie a encore un coût faible, car nous ne payons actuellement que sa récolte dans les produits fossiles,
là où elle est la plus rentable (ex : en €/kg) et efficace (ex : en kWh/kg).
Ce faible coût a permis de remplacer l'homme par la machine, ce qui est à l'origine des tous les acquis sociaux
(croissance du confort et de l'espérance de vie, congés, retraite, études longues, loisirs, temps libre...), mais aussi du chômage.
Une croissance inégalement répartie dans le temps à la surface du globe a engendré des différentiels forts à l'origine
d'inégalités entre les hommes, et d'une aggravation du chômage.
Or les énergies fossiles les plus efficaces sur le plan énergétique se raréfient, et la population continue de croître fortement,
aggravant le déséquilibre entre offre et demande de l'énergie qui est le sang de la vie.
Sans une réelle prise de conscience de la finitude de notre monde, et de la nécessité d'un sens collectif fort,
des lendemains qui déchantent sont prévisibles.

Ainsi comme il est écrit, nous fumes «placés dans le jardin, pour le servir et pour le garder *».
Un projet collectif de sauvegarde de l'environnement suffit à remplir le cœur de l'homme.

Tout cela nous ramène à une question simple : Sommes-nous capable de suffisamment JOUER COLLECTIF ? De savoir dire NOUS ?

Essayons de nous projeter au soir de notre vie, juste avant de passer de l'autre côté :
qu'est-ce qui nous prouvera de manière tangible que nous avons réussi notre vie (et non pas «réussi dans la vie») ?
Juste avant de passer de l'autre côté : quelle sera notre pierre, notre vraie pierre
(pas une image narcissique de nous-même, mais une reconnaissance profonde et sincère à nos yeux
comme à ceux qui nous sont le plus proche et osent nous dire la vérité en face) ?


En définitive, c'est de cela dont je voulais vous faire part au travers de ce témoignage.
Acheter une bouilloire Made in Europe, c'est jouer collectif... et si chacun s'y met, comme les petits ruisseaux font les grandes rivières...

(*) En Genèse 2:15, vous trouverez une des missions écologiques les plus ancienne (il y a 2600 ans) :
« Le Seigneur prend l'humain et le dépose au jardin d’‘Éden, pour le servir et pour le garder. »
Vous avez bien lu la mission assignée à l'humain, 
homme et femme :
Servir le jardin, et pas s'en servir. Garder le jardin,  le sauvegarder, le conserver, et non le polluer ou le gaspiller.



Un sens collectif en déliquescence


Le Sens collectif nécessite un objectif commun, une certaine proximité et un environnement à taille humaine pour que chacun s'exprime.

L'humain cherche la communion avec ses prochains, et pas à se dissoudre dans un espace fusionnel.
Aussi, l'enthousiasme des match de foot, des grands concerts de rock ou des manifs ne répond pas à cette attente,
et même  si ces instants fusionnels de jouissance font parfois place à une fuite en avant en forme de fringale,
ils finissent aussi très vite par s'effacer comme des traces sur le sable, en laissant amertume et nostalgie.

La proximité a quant à elle disparue : les familles sont éclatées et lointaines, collègues et amis habitent loin les uns des autres.

Quant aux objectifs communs, les partis politiques en déliquescence ne font plus rêver.
Or le rêve et la beauté sont les carburants du vivre ensemble.

En guise de d'objectif commun, il ne reste plus comme illusion que les manifs sur des sujets clivants, et les buzz des réseaux sociaux.
Chaque acteur n'est plus qu'un quidam parmi d'autres, sans véritable identité. Une lèvre dans la foule, un participant fantôme.

A défaut d'un fort renouvellement de notre espace politique, les solutions liberticides et coercitives les plus simples
risquent d'apparaitre comme seules planches de salut. Et comme le milieu politique et le milieu médiatique (surtout)
n'en prennent actuellement pas toute la mesure et continuent à agir comme si rien n'avait changé...
Pas de vagues... comme dab...
as is... as usual...  restent les  devises annonées par ce joli monde avec la croissance pour seul leitmotiv...
 jusqu'à ce que...


Le tissu associatif : au milieu de l'absurdité.. un espoir


Du collectif, il reste cependant l'essentiel :
les associations, cultuelles, culturelles, artistiques, sportives ou de voisinage (et certes quelques sectes).
Même si souvent, nous venons plus y prendre que donner de nous-même,
ce collectif porte en germe la survie de notre environnement matériel, psychique, culturel, spirituel.

Même si nos usines se vident, si nos campagnes se désertifient, si nos populations vieillissent et si nos étudiants fuient vers l'étranger,
tablons sur ce collectif pour construire ensemble et sortir de l'ornière
le moment venu

Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour perséverer...
... alors, tournons-nous vers l'avenir en construisant ici et maintenant !


Adam et Eve dans le jardin d’Eden
Chagall - 1961